« L'Eglise doit prendre toutes les dispositions en mesure d'éviter une autre crise », a déclaré sur les ondes de Radio Vatican, le cardinal Raymond Burke, 62 ans, préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique, qui reconnaît néanmoins que « l'on ne pourra jamais faire assez pour prévenir des cas de ce type ».
Interrogé sur l'affaire des abus sexuels, le préfet est revenu sur la gravité « d'une rupture de confiance aussi douloureuse entre un prêtre, un père spirituel et un enfant », affirmant que « toutes les mesures de prudence sont actuellement prises pour faire face à ce mal afin qu'il ne puisse plus jamais plus se renouveller ».
« Le travail continue, mais je pense que d'énormes progrès ont été faits », a-t-il ajouté.
Le cardinal, qui était archevêque de Saint-Louis et évêque de La Crosse, dans le Wisconsin, avant d'être nommé préfet en 2008, a aussi parlé de l'importance de promouvoir les enseignements moraux de l'Eglise, revenant sur la question de savoir si une personne qui se dit d'accord de manière publique et persistante avec le droit d'une femme à choisir d'avorter est digne de recevoir la communion.
« En 2000 ans de tradition, l'Eglise a toujours soutenu fermement qu'une personne qui est publiquement et obstinément en situation de péché grave, ne devrait pas prendre la communion, et que si elle le fait, la communion devrait lui être refusée », a-t-il déclaré.
« Il est décourageant que les membres de l'Église affirment ne pas comprendre cela ou trouvent une quelconque justification pour dire que celui ou celle qui est publiquement et obstinément en état de péché grave peut recevoir la communion ».
Un défi bimillénaire
Donald Wuerl, archevêque de Washington, D.C., 69 ans, est l'autre américain dans la liste des nouveaux cardinaux.
Interrogé lui aussi sur les ondes de Radio Vatican, il a soulevé le problème de « la croissante diminution de la liberté religieuse », affirmant qu'il s'agit d'un phénomène mondial qui devrait préoccuper toute la population de cette planète.
Evoquant le cas de son pays, le cardinal Wuerl, rappelle que « l'objection de conscience a toujours eu sa place » mais que maintenant « il y a ceux qui disent en substance que la religion peut être pratiquée chez soi mais sans ‘transcender' ni avoir un impact sur notre culture », a-t-il expliqué déplorant de voir que « les valeurs religieuses inhérentes au tissu » de l'histoire du pays « ne soient plus les bienvenues ».
« Je pense qu'il s'agit d'un point sur lequel nous devons être vraiment conscients et vigilants », a-t-il estimé.
Le cardinal Wuerl a aussi parlé des défis de la nouvelle évangélisation, citant les trois principales « barrières » à l'annonce de l'Evangile présentées par Benoît XVI lors de sa visite aux Etats-Unis en 2008 : Le sécularisme qui ne regarde pas au-delà de la ligne d'horizon actuelle, le matérialisme et la consommation effrénée qui font perdre l'essentiel de la vie et nuisent à son équilibre, sans oublier l'individualisme qui fait perdre de vue le sens de l'interdépendance entre les personnes et les communautés, le sens du bien commun.
Tel est, pour le cardinal Wuerl, le grand défi de l'Eglise aujourd'hui : « Comment prêcher Jésus ressuscité et présent dans ce monde sécularisé, matériel et individualiste ? Comment aider quelqu'un à comprendre que l'on peut vraiment rencontrer le Christ ressuscité et avoir une vraie relation avec Dieu ? »
Ce défi-là, l'Église y fait face depuis 2.000 ans ! », a t-il conclu.
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