en donnant aux familles elles-mêmes des rôles de premier plan ».
C'est ce qu'a déclaré Mgr Jean Laffitte, secrétaire du Conseil pontifical pour la famille, le 29 mars dernier, dans une intervention à une rencontre des évêques responsables des commissions épiscopales « Famille et Vie » d'Amérique Latine et des Caraïbes, à Bogota, en Colombie.
Protagoniste de la nouvelle évangélisation
« L'Eglise doit aider les familles à devenir les protagonistes de la nouvelle évangélisation », a-t-il précisé, rappelant que cet objectif, mis en avant durant la Vème conférence générale de l'Épiscopat latino-américain d'Aparecida, au Brésil, en mai 2007, est aussi celui du nouveau Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, comme souligné par le pape dans la lettre apostolique accompagnant sa création.
On sait depuis des décennies que la famille doit « être considérée non seulement comme un objet mais un sujet d'évangélisation », a déclaré Mgr Laffitte, mais il est clair aujourd'hui que cette préoccupation pour la famille « doit être assumée comme une des lignes transversales de toute l'action évangélisatrice de l'Eglise ».
« La famille peut évangéliser sous son propre toit, grâce à l'amour réciproque, l'écoute de la Parole, la prière, en pratiquant la catéchèse en famille et une édification réciproque », a-t-il expliqué.
« Elle peut évangéliser dans son propre milieu à travers les relations avec leurs voisins, les membres de leurs familles, leurs amis, leurs collègues de travail, de sport et de loisir, à l'école, etc. Elle peut évangéliser dans la paroisse à travers la participation fidèle à la messe du dimanche, la collaboration à la catéchèse des enfants, la participation aux rencontres de familles, de mouvements, d'associations, la proximité manifestée aux familles en difficulté, l'animation d'itinéraires de préparation au mariage et de préparation des parents au baptême de leurs enfants ».
Mais la famille, a-t-il ajouté, peut évangéliser aussi au sein de la société civile, « en lui donnant de nouveaux citoyens, en multipliant les vertus sociales, en aidant les plus démunis, en adhérant aux associations civiles d'inspiration chrétienne pour promouvoir une culture et une politique favorables aux familles et à leurs droits ».
Justice et charité
Les familles doivent aussi, a-t-il expliqué, être protagonistes de la justice et de la charité en Amérique latine.
« La grave situation de déséquilibre économique et de pauvreté présente dans la majeure partie du continent américain représente un domaine dans lequel les familles chrétiennes peuvent offrir une contribution valable en constituant des réseaux de volontariat et de solidarité pour faire face, ensemble à diverses nécessités, comme l'éducation chrétienne des enfants, l'accueil d'enfants de familles en difficulté, l'éducation à l'écologie, etc. », a-t-il poursuivi.
Mgr Laffitte a signalé un domaine « particulièrement urgent en Amérique latine et dans les Caraïbes », celui du « travail pour la promotion de la femme ». Il faut, a-t-il souligné, « relever le défi de la dévalorisation, marginalisation de la femme, des mauvais traitement, mais aussi de l'influence des idéologies, surtout d'un certain féminisme radical de genre ».
En même temps, « il est aujourd'hui nécessaire de montrer que la famille favorise le développement et la paix de la société grâce à la protection, à la promotion, à l'accueil, à l'intégration et aux réponses qu'elle offre aux besoins de ses membres ».
Pour ces raisons, Mgr Laffitte a invité à oeuvrer pour que l'identité de la famille soit respectée par les lois « qui peuvent comporter une grave injustice pour son bien-être et sa mission ». Il a notamment souligné la « reconnaissance juridique, économique et sociale de formes privées de cohabitation affective, comme les unions de personnes du même sexe, au même titre que le mariage ».
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