L'archevêque de Malines-Bruxelles s'en explique une nouvelle fois dans sa lettre, où il rétablit la vérité sur les propos qu'on lui a prêtés à propos du sida, de l'homosexualité et de la gestion de la pédophilie (cf. Documents pour le texte intégral).
L'archevêque fait une considération préliminaire d'ordre philosophique : « D'un point de vue philosophique, concède Mgr Léonard, il y a dans la tendance et dans la pratique homosexuelles, une orientation qui n'est pas cohérente avec la logique objective de la sexualité. Cette logique de la sexualité (végétale, animale et aussi humaine) consiste à « différencier » et, en quelque sorte, à « séparer » le masculin et le féminin en permettant ainsi leur complémentarité. C'est d'ailleurs le sens même du mot « sexe », qui vient très probablement du latin « secare », verbe qui signifie « couper », « scinder ». La « sexualité » consiste à scinder le masculin et le féminin, en vue de leur réunion (dans l'accouplement, pour les animaux, ou la rencontre amoureuse interpersonnelle, chez l'être humain) à travers un geste (l'union sexuelle) qui permet aussi la transmission de la vie. Le problème philosophique posé par l'homosexualité, c'est que, dans ce cas, la tendance sexuelle biffe en quelque sorte la polarité du masculin et du féminin et se tourne vers une personne de même sexe ».
C'est cette conception qui fait dire à certains que « la tendance homosexuelle » n'est pas « normale » ou est « anormale » : une position dont Mgr Léonard prend ses distances immédiatement : « Pour ma part, je fuis comme la peste ce langage, sauf quand le « questionneur » l'utilise avec insistance. » Il regrette l'ambiguïté de ce langage.
Mais surtout, il affirme, sans ambiguïté : « Cela n'autorise en aucune manière de dire que les homosexuels sont des « anormaux », ce qui serait gravement injurieux. »
Mgr Léonard évoque ensuite ce qu'il appelle une « discrimination injurieuse » à l'égard des « personnes homosexuelles », et le parallèle fait lors d'une interview télévisée avec une certaine attitude envers « des personnes anorexiques ». Il faisait le parallèle entre les deux attitudes, sans pour autant comparer l'anorexie et l'homosexualité. Mais on en a fait grief à l'archevêque, l'accusant de traiter les homosexuels de « malades ».
Il répond : « Je n'ai jamais comparé l'homosexualité avec l'anorexie, ce qui n'aurait aucun sens. J'ai comparé seulement les attitudes que nous adoptons ou pouvons adopter à l'égard des personnes vivant ces deux situations totalement différentes. »
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