La JMJ de Madrid aura lieu du 16 au 21 août 2011 sur le thème : « Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi » tiré de la lettre de saint Paul aux Colossiens.
Q – Monseigneur, pourquoi un jeune devrait-il assister à la JMJ ?
Mgr Franco – Il a plusieurs raisons d'y assister. Je dirais à un jeune que par sa présence l'Eglise est plus jeune et que lui est plus Eglise. Je l'encouragerais à vivre pleinement le fait d'être catholique, universel.
S'il est croyant, je l'inviterais à partager sa foi et sa vie avec les autres ; s'il est à demi croyant, je l'inviterais, pour qu'il sorte renforcé de cette expérience ; s'il croit peu, parce que je suis sûr que le Christ passera près de lui, le regardera et augmentera sa foi. Et s'il ne croit pas, pour qu'il ouvre la porte au Christ, qui ne cesse de nous chercher.
Pourquoi un rassemblement de jeunes ?
Les jeunes sont très importants pour l'Eglise. Ils sont le futur à tous les stades de la vie. Ils sont aussi l'avenir de l'Eglise. L'Eglise croit dans les possibilités des jeunes, dans leur capacité à se donner et à aimer le Christ quand ils le trouvent. Par ailleurs, ces journées sont une occasion de rencontre avec d'autres jeunes du monde, de prier ensemble, de partager sa propre foi et de la célébrer dans la joie. Ces Journées sont une manifestation de la jeunesse de l'Eglise, une fête de la foi autour du Christ ressuscité.
Quel impact aura selon vous cette Journée sur l'Eglise en Espagne ?
Je ne suis pas un prophète et ne peux prédire l'impact qu'elle aura sur l'Eglise espagnole, mais je pense que notre Eglise sortira renforcée et dynamisée par le témoignage des jeunes qui, malgré les difficultés ambiantes, suivent le Christ, ont foi en lui et tentent de lui être fidèles. Partout où cette Journée Mondiale de la Jeunesse a eu lieu, l'Eglise a retrouvé confiance en Elle, et de nouvelles vocations au sacerdoce et à la vie consacrée sont nées. Le mythe selon lequel les jeunes ne veulent plus rien savoir du Christ et de son Eglise s'est envolé.
Qu'apporte chaque pays à la JMJ ? Qu'apportera l'Espagne ?
Chaque pays apporte sa propre richesse, son histoire, sa tradition. La foi est ‘Une', indubitablement, mais chaque peuple apporte à la foi ses propres accents, sa propre façon de vivre.
En Espagne, par exemple, la Semaine Sainte ne se vit pas uniquement dans la liturgie des cathédrales, des paroisses et des églises. Elle se vit aussi dans la rue, avec les processions. Nous avons un précieux patrimoine artistique, les ‘pasos', comme on les appelle, que nous voulons montrer dans le grand chemin de croix du vendredi qui sera présidé par le pape.
L'Espagne est aussi un pays qui a une riche tradition eucharistique et mariale. A la veillée des jeunes, sera montrée l'Eucharistie dans l'ostensoir d'Arfe, mise aimablement à notre disposition par le Diocèse de Tolède.
Ces exemples veulent montrer que l'Espagne apportera sa propre façon d'être, celle d'une nation de riche et féconde tradition catholique dès les origines du christianisme. Il suffit de regarder les saints patrons de la JMJ pour se rendre compte de ce que l'Espagne a fait et peut apporter.
La JMJ demande un gros effort de préparation, au plan économique et au plan des ressources humaines. Ne serait-il pas mieux d'utiliser cette énergie dans d'autres tâches comme la construction d'églises ou le soutien au travail des vocations ou à l'évangélisation de l'Eglise ?
Dans l'Eglise il faut faire de tout. A Madrid, ces dernières années, on n'a jamais cessé, concrètement, de construire des églises, et nous continuerons à le faire à chaque fois qu'il le faudra.
Nous travaillons aussi dans la pastorale des vocations, dans la mission évangélisatrice en dehors et à l'intérieur de notre diocèse. Nous soutenons le travail des moyens de communication sociale, et ce que nous faisons avec la Caritas diocésaine est immense. Et ceci vaut pour les autres diocèses aussi.
Mais ces rencontres sont nécessaires pour la mission évangélisatrice même de l'Eglise, et c'est pour cela qu'elles ont lieu avec l'aide de tous. Notre peuple est conscient de cela et aide avec grande générosité. Tout ce que l'Eglise fait pour développer sa mission est important.
Outre l'impact spirituel sur les personnes présentes, pensez-vous que la JMJ ait un impact sur la société en général ?
Je dirais que, là où elles ont eu lieu, les Journées de la Jeunesse ont laissé « un bon parfum du Christ ». Beaucoup ont fait l'expérience, même s'ils ne croient pas, d'être frappés par l'allégresse des jeunes.
Les craintes initiales, quand on annonce une grande multitude de jeunes, disparaissent vite et cèdent la place à une sympathie généralisée. Naturellement ce sont des jeunes avec leurs qualités et leurs défauts, mais ils viennent en pèlerins en quête de ce qui donne un sens à la vie de l'homme : Dieu, Jésus-Christ, la vie éternelle. Et ça frappe toujours ceux qui pensent que cette vie est la vie définitive.
Le pèlerinage regarde toujours plus loin, ne s'arrête pas au but physique. Il vise l'éternité, qui est la maison du Père. C'est cet impact là que je souhaiterais que les jeunes laissent à Madrid, celui d'une jeunesse qui avance vers Dieu laissant sur son passage le bon parfum du Christ.
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