Fiabilité de l'information
Utiliser des images amateurs implique toutefois, pour un média professionnel comme France 24, qu'il faille « accepter des images de qualité médiocre ». « Mais les journalistes ne sont pas forcément à l'endroit de l'événement au bon moment, fait-il remarquer. C'est là où nous comptons sur les amateurs », souligne-t-il, évoquant « ce réseau de 2 500 observateurs qui vivent à travers le monde et qui nous assistent dans notre travail journalistique ». Julien Pain ajoute à ce propos que 30 000 personnes à travers le monde sont inscrites sur le site des Observateurs de la chaîne télévisée, dans l'objectif d'apporter leur contribution.
La participation d'amateurs met également en exergue le risque de la non-fiabilité de l'information. Julien Pain précise à ce niveau qu'une équipe de journalistes vérifie les informations avant de les éditer et de les publier. « Parfois, nous devons nous résoudre à rater un scoop, car nous devons absolument valider nos images et nos informations », explique-t-il, insistant sur la crédibilité de la chaîne qu'il représente. « Vu la concurrence, la course au scoop se fait parfois au détriment de l'information », indique-t-il.
Depuis la révolution du Safran, en Birmanie en 2007, jusqu'aux événements d'Iran, les vidéos amateurs ont prouvé qu'elles pouvaient véhiculer l'information, notamment à travers les réseaux d'information, comme YouTube, Facebook ou Twitter. « Mais c'est en 2009, avec la diffusion des événements du monde arabe, que cette pratique a pris de l'importance à la télévision et que les internautes ont réellement participé à la diffusion de l'information », note le responsable de l'émission. « Le journaliste reste toutefois au centre du réseau d'information », tient à observer M. Pain, se voulant rassurant à l'intention de ses confrères.
« À quand donc des observateurs dans les médias libanais ? » ne peut-il s'empêcher de demander…