Mgr Antonio Maria Veglio, président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, a rappelé l'importance du ministère de la réconciliation pour aider les personnes déplacées ou migrantes
Le prélat s'est exprimé, le 16 mars dernier, à Jérusalem devant l'assemblée des Ordinaires catholiques de Terre Sainte.
Devant eux, il a évoqué la situation des « personnes déplacées à l'intérieur de leur pays » comme à Chypre, ou celle des réfugiés – notamment irakiens – , dans les pays voisins. « Toutes ces personnes sont désormais privées de foyer. Les conflits les ont contraintes à continuer de se déplacer. La question demeure de savoir comment résoudre ce problème », a-t-il affirmé en évoquant l'importance de la « réconciliation » qu'il définit comme « un élément essentiel pour tenter de trouver des solutions ».
« Il est extrêmement difficile d'accompagner les personnes ayant été contraintes à se déplacer et étant à présent loin de chez elles », a-t-il expliqué, et « cela exige de demeurer sensible et attentif à leur situation ».
« En tant qu'Eglises – a rappelé Mgr Veglio – il nous a été confié le ministère de la réconciliation (2 Co 5, 18). Cela est particulièrement urgent dans une situation de confrontation et de conflit, qui écrase les personnes. Ce ministère est fondé sur la vérité, le repentir, la justice et l'amour », a-t-il expliqué.
A ses yeux, « la réconciliation vise à guérir et à reconstruire les relations ». « Elle se concentre sur la construction de relations entre adversaires et touche aux aspects émotionnels et psychologiques du conflit. Les rancunes du passé sont reconnues, afin d'affronter les blessures historiques et les souvenirs amers ».
« Les événements du passé – a encore expliqué Mgr Veglio – ne devraient pas être effacés, mais examinés, afin que toutes les personnes puissent vivre ensemble en tant que citoyens d'un même pays en dépit de tout ce qui s'est passé. Il faut essayer d'accepter le passé, même s'il demeure une partie de la mémoire collective. Cela exige la capacité de communiquer et de participer de façon non violente ».
Pour cela, il a invité à « se défaire de ses anciens sentiments de sécurité (Mt 16, 24) » et à accepter de se « remettre en question dans une vie de foi ».
« Cela n'est certainement pas facile, et je suis bien conscient que vous vivez cette situation difficile », a-t-il conclu. « Mais, comme le Synode du Moyen-Orient l'a dit : ‘La paix est possible. La paix est urgente. La paix est la condition indispensable pour une vie digne de la personne humaine et de la société. La paix est également le meilleur remède pour éviter l'émigration du Moyen-Orient' ».
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