Le père Keith Newton, ex-évêque anglican et maintenant prêtre catholique, nommé premier responsable de l'Ordinariat, a parlé dimanche avec la BBC d'un certain nombre de questions auxquelles les membres de cette institution sont confrontés.
A la question que beaucoup se posent « combien de personnes quitteront l'Eglise d'Angleterre pour passer à l'Ordinariat ? » le père Newton, sans faire de pronostic proprement dit, fait une évaluation générale, expliquant que près de deux douzaines de groupes pourraient effectuer ce changement, chaque groupe pouvant compter de 10 à 70 membres.
Mais, s'agissant d'une profession de foi individuelle, chacun ne s'engagera pas forcément. Certains membres de l'Eglise d'Angleterre espèrent d'ailleurs que les anglicans déçus des changements dans la Communion trouveront une voie pour rester dans le troupeau plutôt que de devenir catholiques au sein de cet Ordinariat.
A ce propos, une douzaine d'évêques de l'Eglise d'Angleterre ont diffusé lundi une lettre pastorale expliquant quelles étaient leurs attentes et annonçant qu'ils sont « à la recherche d'un moyen qui leur permettrait, avec intégrité, de rester membres de l'Eglise d'Angleterre ».
Ces évêques précisent même qu'ils « ont le devoir » de continuer à chercher « un moyen de sortir de l'impasse ».
« The Telegraph » a fait savoir lundi que sept autres prêtres anglicans et 300 paroissiens ont annoncé leur intention de rejoindre l'Ordinariat. Le groupe ferait partie de trois paroisses de l'Essex et de trois paroisses de l'est de Londres.
Pour ces personnes et d'autres comme elles, commencera au Carême une période de catéchèses. Aussitôt après Pâques, elles seront accueillies dans l'Eglise catholique et pourront donc participer, en tant que catholiques, aux liturgies du triduum. Les catéchèses se poursuivront ensuite durant toute la période pascale.
Quant à l'ordination au sacerdoce catholique, pour tous ceux qui seront acceptés, elle est attendue pour la Pentecôte, suivie de deux autres années de formation.
Concernant la possibilité de continuer à collaborer avec l'Église d'Angleterre, le père Newton a clairement précisé à la BBC : « Nous ne demandons pas un toit. Je pense que les gens décrivent la question comme s'il s'agissait d'entreprises en concurrence ; en réalité nous sommes tous dans la mission de l'Eglise, sous tant de formes différentes, et je pense que cela serait une chose plutôt œcuménique pour nous de chercher à travailler ensemble ».
Cela dit, le père Newton reconnaît que ce grand changement a un coût. Il a fait savoir que l'Église catholique d'Angleterre et de Galles a fait don de 250.000 livres sterlings et que d'autres ont promis leur contribution.
« L'Ordinariat devra s'autofinancer », a-t-il ajouté soulignant par ailleurs que ses prêtres devront affronter une réalité selon laquelle « les prêtres catholiques sont payés de façon très différente des anglicans, et devront donc s'habituer à un tout nouveau système ».
Enfin, le père Newton a dit souhaiter « quelque forme de travail à mi-temps, surtout dans les aumôneries des écoles, les hôpitaux ou dans les prisons », car il est important pour eux de « comprendre comment chaque prêtre peut avoir suffisamment pour vivre dignement », surtout s'il s'agit d'un homme marié avec une famille.
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