qui a décidé de l’utiliser pour sa propagande (pour plus d’informations, lire le communiqué de presse de l’Union nationale des journalistes somaliens, NUSOJ, organisation partenaire de Reporters sans frontières en Somalie). Selon le gouvernement de transition à Mogadiscio, cela porte à cinq le nombre de radios attaquées ou passées dans les mains des insurgés par la force.
Ces actes illustrent une fois de plus les difficultés et les dangers des journalistes à exercer leur profession en zone de guerre, devenus des cibles privilégiées et des enjeux du conflit pour les parties prenantes. Reporters sans frontières invite les instances internationales à se pencher sur la question de leur protection.
L’évolution récente observée par Reporters sans frontières dans le conflit somalien est des plus inquiétantes : elle semble montrer la volonté d’Al-Shabaab et de Hizb-Al-Islam de mettre fin au travail des médias. A leurs yeux, la presse indépendante ne doit plus vivre. A leurs yeux, une seule presse a le droit d’exister : celle qui soutient leurs vues idéologiques et religieuses.
Après les pressions sur les programmations, une vague de kidnappings de journalistes, les insurgés attaquent maintenant les salles de rédaction, en prennent le contrôle ou confisquent le matériel. Les radios, très développées en Somalie, sont particulièrement visées. Les mouvements islamistes s’approprient les logiques des taliban d’Afghanistan qui ont compris que les guerres se gagnent aussi sur le terrain de la presse.
Ces actes, en totale violation du droit de la guerre, doivent cesser. Nous sommons les belligérants d’épargner les civils innocents et, particulièrement exposés, les professionnels des médias.
Al-Shabaab et Hizb-Al-Islam font partie des prédateurs de la liberté de la presse 2010.