Dimanche dernier, des « sixièmes » de la région parisienne ont reçu en cadeau de leur évêque un « portable ». Et pour répondre à ce cadeau ils se sont engagés à l’utiliser pour « envoyer des sms à Dieu » chaque jour.
Envoyer des « sms » à Dieu, c’est entrer dans l’ère numérique des saints. Autrefois on employait une expression que les plus jeunes ne comprendront pas forcément « oraisons jaculatoires » ! En quelque sorte des « tweets » ou des sms vers Dieu tout au long de la journée : « Seigneur, je t’aime », « Cœur Sacré de Jésus, j’ai confiance en toi », « Mon Dieu, aide-moi, viens vite à mon secours, ne tarde pas », « Seigneur, je ne vois pas ce que je dois faire, éclaire-moi ».
La Vierge Marie elle-même a enseigné en quelque sorte un « tweet » à sainte Catherine Labouré. En lui recommandant de le faire inscrire sur la médaille dont elle lui a montré le modèle, en 1830, à Paris, au couvent de la « rue du Bac » des Filles de la charité : « Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ! »
Elle offrait la médaille et enseignait le tweet aux pauvres et aux malades. Cette prière a obtenu des miracles. Mais on sait bien que ce n’est pas la médaille qui est "miraculeuse", c’est l’amour qui est miraculeux. L’amour de Jésus et l’amour de Marie qui sont représentés sur la médaille par leurs deux cœurs, et que la médaille rappelle sans cesse à celui qui la porte. Et elle aide à se rappeler de poster un tweet à Marie tous les jours.
On a fêté cette semaine, le 27 novembre, l’anniversaire de cette apparition de la Vierge Marie et de son message.
Jésus lui-même a enseigné un tweet à soeur Faustine, la grande sainte polonaise, apôtre de la miséricorde divine, en Lituanie, à Vilnius, en 1934. Il lui a demandé de faire inscrire sous son portrait cette phrase aujourd’hui connue dans des dizaines de langues: « Jésus, j’ai confiance en toi ».
De même, les quatre lectures de la messe du dimanche renferment chacune un « tweet » de Dieu. La phrase, le verset, l’expression qui répond à une question, qui éclaire une situation, qui devient une arme contre des pensées noires ou obsédantes, ou que je vais pouvoir redire à un ami, un parent, une personne qui en a besoin.
Ces lectures sont comme des provisions dont Dieu emplit le cœur et l’esprit le dimanche pour toute la semaine, pour que je les engrange et pour ceux que je vais rencontrer, que je vais pouvoir réconforter grâce à ces paroles. Sous tel verset, comme sur facebook, je peux cliquer : J’aime ! Et puis je peux « envoyer à un ami ».
Ce dimanche, c’est l’Avent qui commence. Dieu a tenu parole il a accompli ses promesses, de « bonheur », comme l’annonce le prophète Jérémie : « Voici venir des jours où j'accomplirai la promesse de bonheur que j'ai adressée à la maison d'Israël et à la maison de Juda : en ces jours-là, en ce temps-là, je ferai naître chez David un Germe de justice, et il exercera dans le pays le droit et la justice ».
Si je gardais « la promesse de bonheur » comme le tweet de Dieu de ce dimanche ?
Mais quel bonheur ? C’est la question du psaume. Tweet de Dieu, pour lundi, mais sous forme de question, de ma question : « Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route. Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve ».
« Enseigne-moi, tu es le Dieu qui me sauve » : deuxième tweet.
Tweet de mardi, dans la lecture de saint Paul : « Et qu'ainsi il vous établisse fermement dans une sainteté sans reproche devant Dieu notre Père, pour le jour où notre Seigneur Jésus viendra avec tous les saints ». Je peux retenir cette invitation à « une sainteté sans reproche devant Dieu notre Père » ou bien cette affirmation qui fortifie mon espérance : « notre Seigneur Jésus viendra avec tous les saints ». Mais que répondre à un tel tweet de Dieu (via saint Paul) ?
L’Evangile pourrait renfermer le tweet de mercredi, un tweet qui vient directement de Jésus : « Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous serez jugés dignes d'échapper à tout ce qui doit arriver, et de paraître debout devant le Fils de l'homme. »
Et puis, jeudi, vendredi et samedi, on re-puise dans les provisions de dimanche dernier : « Priez en tout temps ! »
Jean-Paul II disait à des jeunes: « Quand il prie, le pape écoute, et il parle. C’est plus important quand il écoute ».
« Écoute ! Tu as un message… » : c’est aussi par cette interpellation que Mgr Daucourt, évêque de Nanterre, et Mgr Delannoy, évêque de Saint-Denis, invitent à découvrir ce « Portable ». Mais qu’est-ce que c’est ? Il s’agit d’un petit livre au « look » attractif qui entraîne dans une relation avec Dieu, encourage à l’écouter.
Il renferme des extraits de la Parole de Dieu, des prières de l’Église, des psaumes, des passages sur la vie de l’Église et les sacrements… On peut télécharger le « portable » en ligne : http://92.catholique.fr/Ou-trouver-le-Portable
Mais nos « sixièmes » ne s’arrêtent pas là : après avoir écouté, ils se sont engagés à répondre, à envoyer directement de leur cœur, en wifi avec Dieu leurs textos quotidiens. Un wifi en libre accès, qui trouve du réseau, même dans le métro ou derrière la colline.
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