Mgr Romero, archevêque de San Salvador, a été assassiné le 24 mars 1980 par un franc-tireur tandis qu'il célébrait une messe à l'hôpital de la Divine Providence, hôpital pour malades atteints d'un cancer.
Les évêques ont pris la décision d'écrire au pape lors de leur première réunion annuelle, comme le fait savoir l'évêque auxiliaire de San Salvador, Mgr Gregorio Rosa Chávez, dans une publication de sa paroisse.
« Nous avons pris une décision importante qui est celle d'écrire une lettre au Saint-Père pour exprimer l'intérêt de nos pasteurs en vue de la conclusion rapide du procès de canonisation de Mgr Romero », explique Mgr Rosa Chávez.
Dimanche dernier, l'archevêque de San Salvador, Mgr José Luis Escobar, a annoncé que l'Eglise ouvrirait les célébrations commémoratives de la mort de Mgr Romero par des journées de réflexion.
Il a aussi recommandé aux salvadoriens de prier et d'encourager le « culte privé » pour favoriser la béatification de Mgr Romero, demandant par ailleurs de respecter la figure du prélat assassiné pour ne pas entraver le procès.
« Je voudrais lancer un appel à la prière », a-t-il déclaré. « Si quelqu'un est canonisé, c'est parce que Dieu le veut ».
Au cours d'une conférence de presse, il a reconnu que la cause « est dans un phase avancée », mais a dit ne pas savoir « combien de temps il manque » avant que Mgr Romero ne soit déclaré bienheureux.
« Nous aurions aimé qu'à une date comme celle-ci on nous annonce la nouvelle que tout le monde attend, à savoir que Mgr Romero sera déclaré bienheureux, mais nous n'avons aucune nouvelle », a-t-il affirmé.
Dans ce contexte, il a invité les fidèles « à s'en remettre à Dieu par l'intercession de Mgr Romero », et de témoigner des grâces, faveurs et miracles reçus.
« A dire vrai nous avons vu peu de dévotion privée, et sur ce point, un changement est nécessaire. Il ne peut y avoir de culte public pour une personne dont le cas est examiné par le Vatican, mais il peut y avoir des formes privées et il en faut davantage », a-t-il ajouté.
A son avis, il est bon que le procès de canonisation ait lieu dans un climat « serein », loin de toute « manifestation d'ordre social et politique ».
« Nous avons demandé à plusieurs reprises un extrême respect pour la cause de Mgr Romero », a-t-il expliqué.
La Commission pour la Vérité, qui a enquêté sur les crimes commis durant la guerre civile au Salvador (1980-1992), a établi dans un rapport paru en mars 1993, que l'assassinat de Mgr Romero a probablement été ordonné par Roberto D'Aubuisson, fondateur du parti Alianza Republicana Nacionalista (Arena).
L'archevêque, en l'honneur duquel aura lieu cette année une journée de la jeunesse organisée par l'Église, dénonçait de sa chaire les injustices contre la population et les meurtres perpétrés par « les escadrons de la mort ».
« L'objectif que nous visons cette année, en ce trentième anniversaire (…), est de favoriser un espace de rencontre, de cohabitation, de réflexion et de dévotion autour du serviteur de Dieu, Mgr Óscar Arnulfo Romero », a déclaré Mgr Escobar.
L'évêque a invité les jeunes à participer aux journées de réflexion qui commenceront dans les prochains jours et dont le point d'orgue sera une messe devant la cathédrale le 20 mars.