L’Assemblée des évêques maronites a tenu hier sa réunion mensuelle sous la présidence du patriarche maronite, Mgr Béchara Raï. Elle s’est dit inquiète de voir les assises du pacte et de la Constitution ébranlées, et a souhaité que tous les prisonniers politiques en Syrie soient libérés.
Dans un communiqué publié à l’issue de sa session, l’Assemblée commence par féliciter les neuf ex-otages d’Aazaz (Syrie) récemment libérés, souhaitant qu’il en soit de même pour tous les otages encore aux mains de leurs ravisseurs, à commencer par les deux évêques Boulos Yazigi et Youhanna Ibrahim.
Mais l’Assemblée souhaite surtout que « les efforts locaux et internationaux visant à la libération de tous les détenus politiques dans les prisons syriennes » soient couronnés de succès.
« Et ce qu’elle souhaite pour Tripoli, l’Assemblée le souhaite aussi pour toutes les autres régions libanaises », ajoute le communiqué.
L’Assemblée se dit ensuite « confondue par l’impuissance des responsables et de la classe politique à former un nouveau gouvernement à même de mettre fin au chaos sécuritaire et à la prolifération des armes ».
Il leur paraît « particulièrement regrettable que cette impuissance soit due au fait que la formation du gouvernement est liée à l’issue des événements en Syrie et dans la région et de la lutte d’influence qui se livre sur le plan interne ».
« Tout se passe comme si les bases du pacte national et de la Constitution étaient ébranlés (…), ce que les Libanais sincères refusent », souligne à ce sujet le texte.
L’Assemblée regrette aussi que le Parlement « se transforme en un lieu de règlement de comptes politique, une chose qui inquiète les Libanais et porte atteinte au rôle et à la mission du Liban ». Elle juge que les députés « devraient plutôt se dépêcher d’accomplir leur mission législative et spécialement la mise au point d’une nouvelle loi électorale ».
L’Assemblée des évêques maronite réserve ses deux dernières remarques à la santé publique et au fléau de la drogue. Elle s’inquiète des conséquences sur la santé publique de la présence au Liban de grandes concentrations de réfugiés et met en garde contre le risque d’une prolifération de la poliomyélite.
Elle s’inquiète aussi de la reprise à large échelle des « cultures illicites », ainsi que de la production et de la contrebande de la drogue, et de ses conséquences sur la réputation du Liban, sans compter le risque que cela représente pour la jeunesse libanaise, déjà exposée à de grands défis.
L’Assemblée conclut son message en demandant aux Libanais de prier pour la stabilité au Liban, la paix en Syrie et au Moyen-Orient et le succès des préparatifs pour la tenue de Genève 2.