Benoît XVI exprime sa « joie » pour la libération d'Ingrid Betancourt. Pour le P. Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, il s'agit d'un « signe positif pour la liberté de tous les otages » et pour la « réconciliation » en Colombie.
La libération d'Ingrid Betancourt intervient au moment où les évêques de Colombie sont réunis au sanctuaire de Notre-Dame du Rosaire de Chiquinquirá (29 juin- 5 juillet), à l'occasion du centenaire de cette institution, fondée en 1908. Le pape vient de leur adresser un message vidéo.
Le P. Lombardi a souligné que le pape était allé se recueillir dans sa chapelle privée à la « très belle nouvelle » de cette libération de 15 otages : Ingrid Betancourt, 3 otages des Etats-Unis et onze de Colombie, jusque-là détenus dans la jungle par la guérilla, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).
C'est une nouvelle qui « suscite la satisfaction » et « donne des raisons d'espérer pour de nombreuses autres personnes », aajouté le P. Lombardi. Pour lui, cette libération « va dans le sens de la pacification d'un pays qui a tant souffert de la violence ».
Dans son message aux évêques de Colombie, publié mardi 1er juillet par le Vatican, Benoît XVI a appelé à la fin des enlèvements et des violences en Colombie.
Le pape a déploré expressément « la violence, les enlèvements et les extorsions dont souffrent tellement les fils de cette terre aimée ». Benoît XVI y parle de la Colombie comme d'un cas « douloureux ».
Benoît XVI avait lancé un nouvel appel pour la libération des otages en Colombie, en recevant, le 9 février 2007, le nouvel ambassadeur de Colombie près le Saint-Siège, M. Juan Gomez Martinez, qui lui présentait ses Lettres de créance.
Le pape avait notamment déploré le « cruel fléau des enlèvements », qui violent si gravement les droits des personnes.
Dans son Message au Corps diplomatique, le 8 janvier 2007, le pape évoquait déjà l'Amérique latine et les Caraïbes, et spécialement la libération des otages retenus en Colombie.
Le pape évoquait « le long conflit interne » qui a provoqué « une crise humanitaire, surtout en ce qui concerne les personnes déplacées », et il encourageait « tous les efforts » qui « doivent être faits pour pacifier le pays, pour restituer aux familles leurs proches qui ont été enlevés, pour redonner sécurité et une vie normale à des millions de personnes ».
Le 7 février 2008, Benoît XVI avait salué la mère d'Ingrid Betancourt, Yolanda Pulecio, présente à l'audience générale du mercredi dans la salle Paul VI du Vatican, par quelques mots et en lui serrant la main.
Mme Pulecio a ensuite évoqué cette rencontre avec des journalistes de Colombie : « Je suis très émue, avait-elle confié, j'ai eu beaucoup de mal à retenir mes larmes pendant que j'expliquais au pape qui j'étais et de qui j'étais la mère. Le pape m'a dit : ‘Je prie pour cette jeune femme et je connais bien la situation difficile dans laquelle elle se trouve' ».
« J'ai dit au pape, a ajouté Mme Pulecio, que j'ai besoin de ses prières aussi pour ma fille et tous les autres otages qui se trouvent en danger permanent à cause des opérations militaires ».
Le cardinal-archevêque de Paris, André Vingt-Trois, avait lui-même dit dans un message pour la libération d'Ingrid Betancourt, à Noël 2007: « J'invite tous les catholiques de France à prier avec ferveur, comme le pape Benoît XVI a dit le faire lui-même, pour que Dieu fortifie l'espérance de ceux qui sont retenus comme otages et que cette prière puisse toucher les cœurs de ceux qui les retiennent de force ».
ROME, Jeudi 3 juillet 2008 (ZENIT.org)