Reporters sans frontières se réjouit de la libération, le 19 novembre 2007, de Mountadhar al-Zaidi, 28 ans, correspondant de la chaîne irakienne al-Baghdadiyah. Il avait été enlevé trois jours plus tôt dans le centre de
Bagdad.“C’est un véritable soulagement que de voir ce journaliste retourner sain et sauf dans sa famille. L’annonce de son enlèvement avait soulevé une vague d’inquiétude en Irak, où de nombreux journalistes ont été exécutés pendant leur détention ces dernières années. Il est par ailleurs nécessaire de continuer à se mobiliser pour les quatorze professionnels des médias qui sont toujours retenus en otages dans le pays”, a déclaré l’organisation. Selon l’agence de presse irakienne Aswat Al-Irak, le journaliste a retrouvé sa famille, le 19 novembre 2007, après un bref passage à l’hôpital pour un examen médical. Selon une source anonyme citée par l’agence, la libération du journaliste s’est effectuée sans contrepartie financière. Contacté par Reporters sans frontières, Ziad Al-Ajili, directeur de l’Observatoire irakien de la liberté de la presse, s’est félicité de l’action de la chaîne al-Baghdadiyah et des diverses organisation des droits de l’homme qui se sont mobilisées en Irak et ailleurs pour “privilégier le côté humanitaire et insister sur les qualités du journaliste.” La chaîne al-Baghdadiya, qui emploie le journaliste depuis son lancement en 2005, a consacré, le 18 novembre, une émission spéciale de deux heures à Mountadhar al-Zaidi. 18.11.2007: Un journaliste de la chaîne al-Baghdadiyah enlevé dans le centre de Bagdad. Reporters sans frontières exprime sa très vive inquiétude après la disparition, le 16 novembre 2007, de Mountadhar al-Zaidi, de la chaîne satellite al-Baghdadiyah. Le journaliste, de nationalité irakienne et âgé de 28 ans, a été enlevé alors qu’il se rendait à sa rédaction. Les informations des agences de presse n’incitent guère à l’optimisme."En Irak, l’enlèvement d’un journaliste est souvent le prélude à son assassinat et nous avons toutes les raisons de craindre pour la vie de Mountadhar al-Zaidi. Cet épisode marque un pas de plus dans l’hécatombe que ce conflit représente pour la presse, irakienne mais aussi étrangère. Jamais les journalistes n’ont autant souffert d’un conflit de toute l’histoire. Nous appelons toutes les forces de sécurité présentes dans la capitale irakienne à joindre leurs efforts pour retrouver Mountadhar al-Zaidi. Nous exprimons d’ores et déjà notre soutien à sa famille et à ses collègues", a déclaré Reporters sans frontières.Selon un rédacteur de la chaîne al-Baghdadiyah, cité par l’agence Associated Press, Mountadhar al-Zaidi a disparu, le 16 novembre, en plein centre de Bagdad, alors qu’il se rendait à sa rédaction. De même source, on précise que l’un de ses collègues, inquiet de ne pas le voir arriver, a tenter de le contacter par téléphone et s’est entendu dire par une voix étrangère : "Oublie Mountadhar". Considérée comme pro-sunnite et critique envers l’actuel gouvernement irakien, soutenu par les Etats-Unis, la chaîne satellite al-Baghdadiyah a son siège au Caire (Egypte). L’enlèvement de Mountadhar étonne ses collègues car ni le journaliste, dont les reportages sont réputés "modérés", ni son média, n’avaient précédemment reçu la moindre menace. Cependant, al-Baghdadiyah a perdu deux de ses employés depuis le début de la guerre. Le dernier en date, Jawad al-Daami, a été assassiné le 23 septembre dernier. Depuis le déclenchement du conflit en Irak, en mars 2003, 206 professionnels des médias, journalistes et techniciens, ont perdu la vie, dont 46 au cours de la seule année 2007.
Reporters sans frontière 19/11/07