Les répercussions de la crise syrienne, marquées par des enlèvements au Liban, pourraient compromettre la visite du pape Benoît XVI, programmée du 14 au 16 septembre, avait déclaré à la mi-août le patriarche des Arméniens sur Radio Vatican. "Ce qui se passe en Syrie crée vraiment une situation grave qui pourrait avoir des répercussions sur la vie politique du Liban et empêcher la visite du pape", avait estimé Nersès Bédros XIX Tarmouni, primat de l'Eglise catholique arménienne. Une telle annulation "serait vraiment très dommageable", avait-il ajouté.
La visite de Benoît XVI "est très dangereuse parce que le gouvernement libanais actuel est d'une certaine façon encore lié au régime syrien. Donc il y a un problème sécuritaire immense", avait estimé, quelques jours plus tard, le père jésuite Paolo Dall'Oglio, obligé récemment de quitter la Syrie. Le pape "doit demander l'aide de quelque service secret qui garantisse sa sécurité. Car les services libanais ne suffisent pas dans la situation donnée", avait-il ajouté.
Mercredi, il a réitéré les mêmes craintes.
"La préparation du voyage se poursuit sans incertitudes de la part du Vatican", avait toutefois assuré, le 20 août, le père Federico Lombardi, porte-parole du Saint-Siège.
"Nous espérons que cette visite renforcera la coexistence et le dialogue entre les Libanais", ont affirmé aujourd'hui les évêques maronites dans un communiqué diffusé à l’issue de leur réunion mensuelle. "Nous attendons avec impatience cette visite et appelons toutes les parties à y participer", ont-ils ajouté.
Loin de toutes ces considérations, à Jounieh, bastion chrétien au nord de Beyrouth, l'on s'active en prévision de l'arrivée du souverain pontife. Posters géants de Benoît XVI, tournage de vidéos de bienvenue… Rien n'est laissé au hasard, afin que la visite du pape soit une réussite.
L'orient le jour