Dans une volonté de mobiliser ses partisans en faveur de la OTV, à la suite de la plainte pour diffamation déposée contre elle par Antoun Sehnaoui, le général Michel Aoun a tenu une réunion extraordinaire du Bloc du changement et de la réforme au siège même de la chaîne.
Il s'est ensuite adressé à la presse pour dénoncer la procédure judiciaire engagée contre elle. Selon Aoun, cette plainte est dépourvue de fondement légal et elle est motivée par des mobiles politiques. Il a ajouté que l'émission Ovrira qui se veut satyrique, consacrée à l'incident de la « White House », n'avait pas été diffusée. Seule la promotion l'avait été et elle a été reprise par YouTube. Cela a suffi à Antoun Sehnaoui pour porter plainte devant le juge.
Aoun a pris la parole devant une grande banderole portant l'inscription : « Oui à l'indépendance de la justice, non à la fin de la justice ». Il a affirmé que cette affaire s'inscrit dans le cadre de la guerre menée contre le CPL depuis les élections législatives et « le milliard de dollars qui a été versé pour défaire cette formation ». Il a précisé que la chaîne OTV appartient à 11 000 Libanais. « Elle est celle des gens, et son slogan est celui de faire entendre leur voix. » Tout en assurant que « le CPL défend la vérité et la justice, parce qu'il refuse toute intervention auprès des juges et exige un corps judiciaire indépendant », il a affirmé que la chaîne est poursuivie en justice à cause de la diffusion de la promotion de l'émission Ovrira sur YouTube. Il s'est aussi étonné du fait que la plainte ait été déposée devant le juge des référés, alors qu'il existe d'autres instances compétentes dans les questions médiatiques. Aoun a insisté sur le fait qu'il ne veut pas intervenir auprès des juges, mais, selon lui, « ceux-ci sont en train de politiser les dossiers ». Il a rappelé que les slogans du CPL sont la souveraineté, la liberté et l'indépendance, « mais on ne peut protéger ces principes en les violant en permanence », a-t-il dit.
Aoun s'est demandé pourquoi l'enquête sur l'incident de la « White House » traîne, s'empressant de répondre en disant : « Nous vivons une époque où le crime est protégé. » Il a dénoncé le silence, affirmant que ceux qui se taisent encouragent le crime. C'est pourquoi il a invité les gens à exprimer leur opposition à ce qui se passe.
En réponse à une question, il a affirmé qu'il s'attendait à la position du gouvernement au sujet du vote au Conseil de sécurité, ajoutant qu'une partie des Libanais appuie la résistance dans le fond et la forme, alors que l'autre se contente de l'appui dans la forme.
Interrogé sur la tenue de la conférence de dialogue sans l'ancien Premier ministre Fouad Siniora et le chef des FL Samir Geagea, Aoun a répondu : « Leur participation est comme le fonctionnement d'une bonne montre : elle n'avance pas et ne retarde pas non plus. »
L'orient le jour