« Pouvons-nous imaginer les chrétiens sans Jérusalem et Bethléem ? Pouvons-nous imaginer un Moyen-Orient sans les chrétiens ? C'est alors que le mal régnera… »
C'est un chrétien du Liban, de ce pays où ses coreligionnaires ont connu le meilleur et le pire (parfois par leur propre faute) et où ils voient aujourd'hui leur rôle se réduire sur fond d'émigration des jeunes, qui tient ce discours. Devant des représentants des Églises chrétiennes d'Orient, en tête celui du patriarche maronite Mgr Sfeir, ainsi que de nombreuses personnalités chrétiennes et musulmanes, le général Michel Aoun a présenté son message au synode sur le Moyen-Orient qui doit se tenir à partir du 10 octobre au Vatican.
Si l'Église catholique ne sentait pas que la situation des chrétiens dans la région du Moyen-Orient était en danger, elle n'aurait pas organisé ce synode qui vise à les pousser à s'attacher à leur terre et à leur rôle en dépit des difficultés. Et c'est à ce synode, le premier du genre, que le général Michel Aoun a choisi de s'adresser, pour donner sa vision du rôle pionnier des chrétiens dans la région et pour pousser les évêques de la région qui se réuniront à Rome à utiliser leur autorité morale auprès des gouvernements et des dirigeants du monde occidental pour mettre un terme à la diabolisation de l'islam qui est la religion de près d'un milliard de personnes. Michel Aoun a estimé que les chrétiens d'Orient attendent de ce synode qu'il appelle à l'examen en profondeur de l'islam et non pas à le voir à travers des groupes extrémistes qui le déforment, car, selon lui, continuer à qualifier l'islam de religion extrémiste et à aiguiser l'islamophobie entraînera forcément des conflits et de l'instabilité dans la région, et cela aboutira peut-être à un conflit des civilisations et des religions qui finira par l'autodestruction du monde.
Si l'Église catholique ne sentait pas que la situation des chrétiens dans la région du Moyen-Orient était en danger, elle n'aurait pas organisé ce synode qui vise à les pousser à s'attacher à leur terre et à leur rôle en dépit des difficultés. Et c'est à ce synode, le premier du genre, que le général Michel Aoun a choisi de s'adresser, pour donner sa vision du rôle pionnier des chrétiens dans la région et pour pousser les évêques de la région qui se réuniront à Rome à utiliser leur autorité morale auprès des gouvernements et des dirigeants du monde occidental pour mettre un terme à la diabolisation de l'islam qui est la religion de près d'un milliard de personnes. Michel Aoun a estimé que les chrétiens d'Orient attendent de ce synode qu'il appelle à l'examen en profondeur de l'islam et non pas à le voir à travers des groupes extrémistes qui le déforment, car, selon lui, continuer à qualifier l'islam de religion extrémiste et à aiguiser l'islamophobie entraînera forcément des conflits et de l'instabilité dans la région, et cela aboutira peut-être à un conflit des civilisations et des religions qui finira par l'autodestruction du monde.
Aoun a estimé que dans cette période délicate que traverse la région, un peu plus de deux mille ans après le passage du Christ sur cette terre, en Palestine en particulier qui est devenu le berceau du christianisme, la tenue du synode est essentielle et il est bon de mettre l'accent sur les chrétiens qui sont aujourd'hui inquiets pour leur avenir.
Il a ainsi rappelé que les chrétiens d'Orient ont rempli dans l'histoire un rôle pionnier dans la culture, la science et le savoir, et ils se sont tenus aux côtés de leurs frères musulmans. Ils ont montré leur expertise dans les domaines de la gestion, des sciences, de la médecine et de la traduction sous le règne des califes et jusqu'à la fin de l'ère abbaside. Ils ont aussi traversé des périodes difficiles avec l'invasion barbare et ils ont rempli un rôle primordial dans ce qui a été appelé la renaissance arabe… Aoun a affirmé qu'il serait faux d'aborder la situation actuelle de l'Orient selon la logique des minorités et des majorités, car elle est le fruit d'un cumul culturel et religieux, de minorités et de majorités qui ont tissé entre elles un mélange rare basé sur la diversité sociale et culturelle au sein d'une même géographie. Il a invité toutes les parties concernées à préserver ce modèle exceptionnel, dans le cadre du respect de la liberté de croyance, d'opinion, d'expression et du droit à la différence.
Aoun a encore déclaré, dans son message, que plus nous nous rapprochons de nos frères dans la patrie et plus nous les aimons, plus nous réussissons, alors que moins nous les aimons et plus nous nous replions sur nous-mêmes et nous prenons le chemin de l'émigration. Il a ainsi invité Sa Sainteté le pape à répandre « la culture de l'ouverture, non celle de la peur pour nous diriger ensemble vers la paix et le triomphe de l'amour ».
Aoun a ensuite développé les raisons qui poussent les chrétiens de la région à l'émigration. Il y a certes la peur de l'extrémisme religieux, mais aussi la situation économique précaire et la situation politique instable, ainsi que les guerres mondiales, la création de l'État d'Israël et le partage de la Palestine, la politique d'épuration ethnique et les pressions exercées sur les habitants arabes et chrétiens pour les chasser de leur terre. Dans ce cadre, le général Aoun a placé le plan de l'implantation des réfugiés palestiniens dans les pays qui les ont accueillis qu'il combat avec vigueur, car il vise à vider les lieux de leurs habitants initiaux et le berceau du Christ des chrétiens, tout comme il vise à détruire l'identité qui rassemble dans l'unité de la Terre sainte. Il a ainsi dénoncé avec violence la judaïsation de Jérusalem et la reconnaissance d'Israël comme État des juifs, car elle est de nature à annuler les deux autres religions et peut être le point de départ de nouvelles guerres.
Selon lui, ce synode est une chance historique qu'il faut saisir et il a invité les Églises d'Orient à unifier la fête de Pâques. « Vivez l'unité des chrétiens dans la religion, au lieu de prier pour elle », a-t-il dit.
C'est donc à la fois un message d'espoir, le général Aoun a d'ailleurs invité les Libanais à avoir confiance en eux, ajoutant que ce petit pays a donné des leçons au monde, et de vigilance que Aoun a voulu adresser au synode, pour que toutes les parties concernées assument leur responsabilité historique et spirituelle envers l'avenir des chrétiens dans cette région et celui de la région tout entière. Répondant ensuite aux questions des présents, Aoun a appelé à revenir à l'humanité de l'homme dans les religions. Il a déclaré : « Dieu a créé l'homme à Son image, dit le livre de la Genèse. Mais le problème aujourd'hui c'est que l'homme veut ramener Dieu à sa propre image… » Il a rappelé que nous sommes les premiers responsables de notre destin. Les autres peuvent nous aider, nous conseiller, mais c'est à nous de définir nos options, avant de conclure en souhaitant que ce synode contribue à l'ouverture des esprits.
Face aux hommes de religion, aux sœurs, à Sleimane Frangié et à d'autres personnalités, tous motivés par le sujet, Aoun a offert sa réflexion et une nouvelle perspective, loin des petites considérations politiques dans lesquelles le pays est actuellement noyé…
L'orient le jour
Il a ainsi rappelé que les chrétiens d'Orient ont rempli dans l'histoire un rôle pionnier dans la culture, la science et le savoir, et ils se sont tenus aux côtés de leurs frères musulmans. Ils ont montré leur expertise dans les domaines de la gestion, des sciences, de la médecine et de la traduction sous le règne des califes et jusqu'à la fin de l'ère abbaside. Ils ont aussi traversé des périodes difficiles avec l'invasion barbare et ils ont rempli un rôle primordial dans ce qui a été appelé la renaissance arabe… Aoun a affirmé qu'il serait faux d'aborder la situation actuelle de l'Orient selon la logique des minorités et des majorités, car elle est le fruit d'un cumul culturel et religieux, de minorités et de majorités qui ont tissé entre elles un mélange rare basé sur la diversité sociale et culturelle au sein d'une même géographie. Il a invité toutes les parties concernées à préserver ce modèle exceptionnel, dans le cadre du respect de la liberté de croyance, d'opinion, d'expression et du droit à la différence.
Aoun a encore déclaré, dans son message, que plus nous nous rapprochons de nos frères dans la patrie et plus nous les aimons, plus nous réussissons, alors que moins nous les aimons et plus nous nous replions sur nous-mêmes et nous prenons le chemin de l'émigration. Il a ainsi invité Sa Sainteté le pape à répandre « la culture de l'ouverture, non celle de la peur pour nous diriger ensemble vers la paix et le triomphe de l'amour ».
Aoun a ensuite développé les raisons qui poussent les chrétiens de la région à l'émigration. Il y a certes la peur de l'extrémisme religieux, mais aussi la situation économique précaire et la situation politique instable, ainsi que les guerres mondiales, la création de l'État d'Israël et le partage de la Palestine, la politique d'épuration ethnique et les pressions exercées sur les habitants arabes et chrétiens pour les chasser de leur terre. Dans ce cadre, le général Aoun a placé le plan de l'implantation des réfugiés palestiniens dans les pays qui les ont accueillis qu'il combat avec vigueur, car il vise à vider les lieux de leurs habitants initiaux et le berceau du Christ des chrétiens, tout comme il vise à détruire l'identité qui rassemble dans l'unité de la Terre sainte. Il a ainsi dénoncé avec violence la judaïsation de Jérusalem et la reconnaissance d'Israël comme État des juifs, car elle est de nature à annuler les deux autres religions et peut être le point de départ de nouvelles guerres.
Selon lui, ce synode est une chance historique qu'il faut saisir et il a invité les Églises d'Orient à unifier la fête de Pâques. « Vivez l'unité des chrétiens dans la religion, au lieu de prier pour elle », a-t-il dit.
C'est donc à la fois un message d'espoir, le général Aoun a d'ailleurs invité les Libanais à avoir confiance en eux, ajoutant que ce petit pays a donné des leçons au monde, et de vigilance que Aoun a voulu adresser au synode, pour que toutes les parties concernées assument leur responsabilité historique et spirituelle envers l'avenir des chrétiens dans cette région et celui de la région tout entière. Répondant ensuite aux questions des présents, Aoun a appelé à revenir à l'humanité de l'homme dans les religions. Il a déclaré : « Dieu a créé l'homme à Son image, dit le livre de la Genèse. Mais le problème aujourd'hui c'est que l'homme veut ramener Dieu à sa propre image… » Il a rappelé que nous sommes les premiers responsables de notre destin. Les autres peuvent nous aider, nous conseiller, mais c'est à nous de définir nos options, avant de conclure en souhaitant que ce synode contribue à l'ouverture des esprits.
Face aux hommes de religion, aux sœurs, à Sleimane Frangié et à d'autres personnalités, tous motivés par le sujet, Aoun a offert sa réflexion et une nouvelle perspective, loin des petites considérations politiques dans lesquelles le pays est actuellement noyé…
L'orient le jour