Benoît XVI a reçu en audience au Vatican ce jeudi matin le président libanais Michel Sleiman, qui a ensuite rencontré le cardinal secrétaire d'Etat Tarcisio Bertone et le secrétaire pour les Relations avec les Etats, Mgr Dominique Mamberti.
Un communiqué du Saint-Siège indique qu'au cours de ces entretiens « cordiaux », on a souligné que « le Liban, du fait de la présence de différentes communautés chrétiennes et musulmanes, représente un message de liberté et de cohabitation respectueuse non seulement pour la région, mais aussi pour le monde entier ».
C'est dans ce contexte qu'il apparaît « nécessaire » de promouvoir « la collaboration et le dialogue entre les confessions religieuses ».
Pour ce qui est des chrétiens, les entretiens ont attaché une importance particulière à leur situation dans toute la région, réaffirmant la « contribution qu'ils peuvent apporter pour le bien de toute la société ».
On a aussi évoqué, ajoute la même source, l'engagement « des autorités civiles et religieuses » pour « éduquer les consciences à la paix et à la réconciliation ».
Le Saint-Siège et la présidence libanaise souhaitent en outre, indique le Saint-Siège, que « la formation du nouveau gouvernement favorise la – désirée – stabilité de la Nation », qui est appelée à « affronter des défis internes et internationaux importants ».
On se souvient que les ministres dans la mouvance du Hezbollah ont démissionné le 12 janvier dernier, provoquant la chute du gouvernement de Saad Hariri. Le nouveau Premier ministre, Najib Mikati, est considéré comme proche du président syrien Bachar al-Assad.
Pour ce qui est de la situation au Moyen-Orient, les entretiens ont évoqué les « récents événements dans certains pays arabes », mettant en relief la « conviction commune qu'il est urgent de résoudre les conflits encore ouverts dans la région ».
L'entretien en tête à tête, entre le pape et le président s'est déroulé en français et a duré une demi-heure. Le président Sleiman, maronite, a ensuite offert au pape un encensoir d'ivoire et d'or, datant du XVIIe s. et provenant du monastère de Notre-Dame de Qannoubine, un monastère maronite de la vallée de Qadisha, la Vallée Sainte, et autrefois siège du patriarcat maronite. Le pape a offert au président, comme c'est la tradition, les médailles du pontificat.
Le président Sleiman a assisté, hier 23 février, avant l'audience générale, à la bénédiction par Benoît XVI de la statue de saint Maron, placée dans une niche extérieure de la basilique Saint-Pierre (cf. Zenit du 23 février 2011). Un événement que d'aucuns jugent « historique », ce qui fait titrer au site du patriarcat de Jérusalem : « Saint Maron s'installe chez saint Pierre ».
C'est en tous cas un signe de communion avec le Successeur de Pierre, que des fondateurs ou de nouveaux saints soient représentés dans les niches extérieures de la basilique, comme saint Grégoire l'Illuminateur, père de la nation arménienne (cf. Zenit du 19 janvier 2005 et du 22 février 2008).
Plus de 150 statues représentants des saints témoignent de la fécondité de l'Evangile au cours des siècles à l'intérieur et à l'extérieur de la basilique Saint-Pierre.
Anita S. Bourdin
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