Le président Amine Gemayel a vivement dénoncé les atteintes à Bkerké qu'il a situées dans le cadre d'une campagne menée contre l'armée, la justice et les institutions constitutionnelles au Liban.
Le président des Kataëb, Amine Gemayel, a inauguré hier le régional de Kahalé, au cours d'une cérémonie officielle à laquelle étaient, entre autres, présents les députés Akram Chehayeb, Henri Hélou, Fouad el-Saad et Nadim Bachir Gemayel, candidat au siège maronite de Beyrouth I.
Dans son discours, M. Gemayel s'est arrêté d'emblée sur le symbolisme du régional de Kahalé, que ce soit dans la défense du Liban ou dans la réconciliation scellée à la Montagne, sous l'égide du patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir. Il a ensuite réaffirmé l'attachement des Kataëb à leur engagement « à demeurer le fer de lance dans la défense du Liban et à garder la main tendue en vue d'une unité nationale authentique, susceptible de protéger le pays contre toutes sortes de menaces ».
M. Gemayel a ensuite souligné l'étroit rapport entre le parti qu'il préside et l'Église maronite et s'est arrêté sur la Charte de l'action politique, publiée par Bkerké, jeudi dernier. Il a mis l'accent sur la correspondance de la teneur de ce document avec le communiqué publié par les Kataëb durant leur 27e congrès en 2007, puis dans les deux discours qu'il avait tenus au cours des cérémonies marquant le 72e anniversaire de la fondation du parti et la deuxième commémoration de l'assassinat de son fils, Pierre Gemayel. Le chef des Kataëb a insisté sur quatre points particuliers : la décentralisation, la neutralité positive, l'édification d'un État civil mais non athée et le Liban en tant qu'espace de dialogue entre les religions et les civilisations.
Il a stigmatisé les atteintes contre le patriarcat maronite, « d'autant que leurs auteurs s'y réfugiaient ou sollicitaient sa protection, notamment entre les années 2000 et 2005, parce que Bkerké brandissait l'étendard de la souveraineté, de l'indépendance et de la liberté du Liban ». « Qu'est-ce qui a bien pu se passer pour que le discours du patriarche durant cette période devienne aujourd'hui une trahison ou une atteinte aux principes et aux intérêts nationaux, sachant qu'il avait favorisé la révolution du Cèdre ? » s'est interrogé M. Gemayel.
Qualifiant la campagne contre le patriarche Sfeir de crime contre le pays et de suicide, le président des Kataëb l'a située dans le cadre du « plan visant à ébranler tous les fondements du pays ».
L'Orient Le Jour 09.03.2009