Dans un communiqué de presse, l'association Journalistes contre la violence a vivement dénoncé les derniers propos belliqueux tenus par le député Nawwaf Moussaoui, membre du bloc parlementaire du Hezbollah,
qui a affirmé que la position hostile au Hezbollah de certains journalistes, médias, politiciens, intellectuels et associations est la conséquence de l'aide de 500 millions de dollars octroyée à ces derniers par les États-Unis.
M. Moussaoui faisait allusion à une déclaration du secrétaire d'État adjoint pour les Affaires du Proche-Orient Jeffrey Feltman, qui a souligné que « les États-Unis fournissent au Liban une aide qui contribue à créer des alternatives à l'extrémisme et qui réduit l'attirance des jeunes Libanais envers le Hezbollah ». M. Feltman a indiqué que cette aide s'est élevée depuis 2006 à plus de 500 millions de dollars octroyés par le biais de l'USAid et du MEPI (Middle East Partnership Initiative). Commentant ces propos, M. Moussaoui a déclaré que « si les États-Unis ont payé plus de 500 millions de dollars de pots-de-vin aux médias, aux écrivains, aux politiciens, et aux associations au Liban pour ternir l'image du Hezbollah, il est alors élémentaire d'en déduire que toute cette campagne médiatique qui vise le Hezbollah et la Résistance est le fruit de ces 500 millions de dollars octroyés par les États-Unis depuis 2006 ».
L'association Journalistes contre la violence s'est élevée vivement contre les insinuations de M. Moussaoui, dénonçant le fait que le député hezbollahi ait affirmé que « le discours politique et les positions hostiles des médias, des intellectuels et des journalistes à l'égard du Hezbollah ne sont pas dus à leurs convictions mais sont le fruit des 500 millions de dollars octroyés par les États-Unis depuis 2006 ». « M. Moussaoui accuse ainsi toute personne qui ne soutient pas le Hezbollah d'être un agent et un vendu, déplore le communiqué de Journalistes contre la violence. Dans la conception de M. Moussaoui, ce qui s'applique aux journalistes sur ce plan s'applique aussi au million et demi de Libanais qui ont convergé vers la place des Martyrs pour exprimer leur rejet des armes du Hezbollah, pour réclamer le retrait de l'armée syrienne, pour réclamer le rétablissement de l'autorité de l'État sur l'ensemble du territoire libanais, et pour demander que la décision de guerre et de paix sont à nouveau du seul ressort de l'État. »
Et l'association Journalistes contre la violence d'ajouter : « L'opération de diabolisation à laquelle se livre Moussaoui s'applique aussi à tout Libanais qui a voté aux dernières élections législatives pour exprimer son rejet des armes du Hezbollah. Ce référendum a abouti à l'échec du parti (le Hezbollah) aux élections. Les propos de Moussaoui s'inscrivent en outre dans le cadre de la violence morale qui vise à occulter la réalité politique libanaise qui refuse le fait accompli des armes du Hezbollah. Cette violence morale a aussi pour but de porter atteinte à la réputation des journalistes qui ont foi en la cause libanaise pour laquelle des dizaines de journalistes sont tombés en martyrs afin de défendre la liberté d'expression, et parmi ces journalistes figurent les deux journalistes martyrs de l'intifada de l'indépendance, Samir Kassir et Gebran Tuéni. »
En conclusion, l'association Journalistes contre la violence a mis en garde contre le fait que « l'opération de diabolisation à laquelle se livre Moussaoui fait planer une menace sécuritaire sur ces journalistes qui sont perçus comme de agents américains, inféodés à l'étranger ». « Ce qui caractérise le Liban de son environnement, et qui gêne le Hezbollah et la Syrie, c'est la presse libre et les journalistes qui ont pu, grâce à leur courage, préserver le Liban, son identité, sa diversité et son pluralisme », a encore souligné l'association.
L'orient le jour
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