À quelles conditions et dans quelles conditions la foi devient culture? Un congrès de la fondation internationale « Oasis » fait le point. Un congrès sur « L'éducation, entre foi et culture, expériences chrétiennes et musulmanes en dialogue »
s'est tenu lundi à la Maison d'accueil Notre-Dame du Mont (Fatka), à l'initiative du comité scientifique de la fondation internationale Oasis présidée par le patriarche de Venise, le cardinal Angelo Scola.
Les intervenants étaient le cardinal Scola, le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, le ministre de l'Information, Tarek Mitri, le secrétaire général des écoles catholiques, le P. Marwan Tabet, le P. Salim Daccache, doyen de la faculté des sciences religieuses de l'USJ, cheikh Hani Fahs, membre du Conseil supérieur chiite, Redwan Sayyed, professeur d'études islamiques à l'Université libanaise, Antoine Messarra, membre du Conseil constitutionnel, Hicham Nachabé, président de l'Université islamique libanaise – Makassed, Mohammad Samaha, secrétaire général de la Ligue de l'enseignement religieux musulman, et Robert Hefner, directeur de l'Institute of Culture de l'Université de Boston.
Dans son allocution d'ouverture, le cardinal Scola a résumé le sens du congrès en définissant d'abord l'acte d'éducation puis en situant sa problématique dans le cadre des rapports entre vérité et liberté.
« L'éducateur, a dit Mgr Scola, n'est pas celui qui dis "fais comme ceci", mais celui qui propose "avec moi, fais comme ceci". Car alors, il communique ce qui lui tient le plus à cœur, et en présidant ainsi, il se dévoile en quelque sorte. L'éducation – comme l'Église l'enseigne depuis toujours – est une forme de charité, un acte d'amour par lequel l'éducateur s'offre entièrement en témoignant de la vérité qu'il vit déjà en tant que clef adéquate d'interprétation du réel. L'éducation est donc, en dernière analyse, génération et représente, dans toutes les cultures, une expérience de paternité et de filiation. »
« On répète souvent, et non sans raison, que le meilleur antidote au fondamentalisme et à la violence est l'éducation, a poursuivi le cardinal. Il convient cependant d'ajouter: pas n'importe quelle éducation, mais une éducation qui sache tenir ensemble vérité et liberté. Et cette dernière dans sa dimension personnelle et communautaire (qui comprend donc la liberté d'expression et de critique, même douloureuse quand c'est nécessaire et, en ce qui concerne la liberté religieuse, y compris la conversion) (…) C'est à ce niveau, me semble-t-il, bien avant la question de l'exégèse des Textes sacrés, si souvent évoquée et certes centrale, que se jouera la partie décisive pour les religions. »
Il va sans dire que le congrès d'Oasis « est lié, par la force des choses, à la réunion d'octobre prochain, à Rome, de l'Assemblée spéciale du synode consacré à l'avenir de l'Église catholique au Moyen-Orient et qu'il lui déblaie pour ainsi dire le terrain.
Le cardinal Scola relève en particulier le danger du « fondamentalisme pour lequel la vérité est "enseignement formel" et qui, de ce fait, est une espèce de "pathologie de l'éducation" (…) par laquelle l'esprit de parti pris déchire la communauté en détruisant le bien politique qu'est l'être ensemble : ce bien social pratique sur lequel le Liban a choisi d'engager son existence même en tant que nation ».
Dans le préambule de son allocution, le cardinal Scola avait rappelé un avertissement lancé dernièrement par le pape Benoît XVI à partir de Chypre et dans lequel il avait affirmé redouter pour le Moyen-Orient un « bain de sang » si « un effort international urgent et concerté visant à apaiser les tensions qui persistent (…), et plus spécialement en Terre sainte », ne se concrétise pas rapidement.
L'orient le jour
Les intervenants étaient le cardinal Scola, le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, le ministre de l'Information, Tarek Mitri, le secrétaire général des écoles catholiques, le P. Marwan Tabet, le P. Salim Daccache, doyen de la faculté des sciences religieuses de l'USJ, cheikh Hani Fahs, membre du Conseil supérieur chiite, Redwan Sayyed, professeur d'études islamiques à l'Université libanaise, Antoine Messarra, membre du Conseil constitutionnel, Hicham Nachabé, président de l'Université islamique libanaise – Makassed, Mohammad Samaha, secrétaire général de la Ligue de l'enseignement religieux musulman, et Robert Hefner, directeur de l'Institute of Culture de l'Université de Boston.
Dans son allocution d'ouverture, le cardinal Scola a résumé le sens du congrès en définissant d'abord l'acte d'éducation puis en situant sa problématique dans le cadre des rapports entre vérité et liberté.
« L'éducateur, a dit Mgr Scola, n'est pas celui qui dis "fais comme ceci", mais celui qui propose "avec moi, fais comme ceci". Car alors, il communique ce qui lui tient le plus à cœur, et en présidant ainsi, il se dévoile en quelque sorte. L'éducation – comme l'Église l'enseigne depuis toujours – est une forme de charité, un acte d'amour par lequel l'éducateur s'offre entièrement en témoignant de la vérité qu'il vit déjà en tant que clef adéquate d'interprétation du réel. L'éducation est donc, en dernière analyse, génération et représente, dans toutes les cultures, une expérience de paternité et de filiation. »
« On répète souvent, et non sans raison, que le meilleur antidote au fondamentalisme et à la violence est l'éducation, a poursuivi le cardinal. Il convient cependant d'ajouter: pas n'importe quelle éducation, mais une éducation qui sache tenir ensemble vérité et liberté. Et cette dernière dans sa dimension personnelle et communautaire (qui comprend donc la liberté d'expression et de critique, même douloureuse quand c'est nécessaire et, en ce qui concerne la liberté religieuse, y compris la conversion) (…) C'est à ce niveau, me semble-t-il, bien avant la question de l'exégèse des Textes sacrés, si souvent évoquée et certes centrale, que se jouera la partie décisive pour les religions. »
Il va sans dire que le congrès d'Oasis « est lié, par la force des choses, à la réunion d'octobre prochain, à Rome, de l'Assemblée spéciale du synode consacré à l'avenir de l'Église catholique au Moyen-Orient et qu'il lui déblaie pour ainsi dire le terrain.
Le cardinal Scola relève en particulier le danger du « fondamentalisme pour lequel la vérité est "enseignement formel" et qui, de ce fait, est une espèce de "pathologie de l'éducation" (…) par laquelle l'esprit de parti pris déchire la communauté en détruisant le bien politique qu'est l'être ensemble : ce bien social pratique sur lequel le Liban a choisi d'engager son existence même en tant que nation ».
Dans le préambule de son allocution, le cardinal Scola avait rappelé un avertissement lancé dernièrement par le pape Benoît XVI à partir de Chypre et dans lequel il avait affirmé redouter pour le Moyen-Orient un « bain de sang » si « un effort international urgent et concerté visant à apaiser les tensions qui persistent (…), et plus spécialement en Terre sainte », ne se concrétise pas rapidement.
L'orient le jour