On le sait déjà : la corruption est un fléau national auquel on ne peut remédier qu'à long terme, à travers notamment un changement des mentalités et de la culture ambiante. Pour atteindre cet objectif, la coopération entre la société civile et les médias est incontournable.
Encore faut-il que les médias libanais puissent être à même d'accompagner le mouvement de réforme escompté par les ONG.
Tel est le constat que feront les participants à un forum de discussion organisé par l'Association libanaise pour la transparence (LTA), en présence de plusieurs de ses membres et d'un certain nombre de journalistes.
Le président de l'association, Fadi Saab, a bien précisé dès le départ que l'objectif d'une telle rencontre est de consolider la culture de la lutte contre la corruption et de la pratique des pots-de-vin, tout en propageant les concepts de la bonne gouvernance, de la transparence et de la reddition des comptes. D'où la nécessité, a-t-il insisté, d'une collaboration étroite entre toutes les parties concernées. Parmi les projets sur lesquels planche actuellement la LTA, l'édification de la démocratie et de la reddition des comptes dans le domaine public, la transparence dans le secteur privé, la consolidation du droit à l'information, ainsi qu'un programme d'éducation destiné aux jeunes. Tout en insistant sur le principe du partenariat avec notamment les médias, M. Saab s'est dit conscient des difficultés et obstacles qui entravent le processus fastidieux de la lutte contre la corruption, avec à leur tête, la question de la diversité des priorités, et les ingérences politiques.
Pour illustrer ces difficultés, voire la passivité de la société face à ce fléau, Yasser Akkaoui, membre du conseil d'administration de la LTA et rédacteur en chef du magazine Executive, rappelle le scandale publié par son média dans les années 90. L'affaire concernait un don de 600 millions de dollars octroyé par l'Italie au secteur de l'Électricité, somme qui s'est évaporée sans qu'il n'y ait eu aucune reddition de comptes. S'étant saisi de l'affaire, documents et preuves à l'appui, le magazine Executive qui avait enquêté sur le dossier avait expliqué qu'une partie infime de la somme – 50 millions de dollars – avait été utilisée pour financer des équipements. « Personne ne sait où le reste de la somme est passé », dit-il. Plus important, ajoute M. Akkaoui, est le fait que personne, y compris la justice, n'a pris la peine de suivre ce scandale, ou de réclamer des comptes au ministère à l'époque.
Exposant la stratégie de l'association, Omar Kaboul, coordinateur à LTA, a mis l'accent sur l'importance de créer une nouvelle culture nationale pour contrer celle de la corruption. À cette fin, dit-il, l'association s'adresse aux jeunes, par le biais de rencontres, de sessions de formation et d'information. M. Kaboul a par ailleurs insisté sur l'importance d'établir des ponts avec la presse écrite et les médias en général, notamment les réseaux sociaux tels que Facebook.
Intervenant au sujet des « limites » du rôle des médias en tant que censeurs de la question de la corruption, le président du Conseil national de l'audiovisuel, Abdel Hadi Mahfouz, a dressé un tableau pessimiste du paysage médiatique au Liban, rappelant que les médias libanais ne font que refléter l'équation politique et communautaire du pays.
« Dans une large mesure, ils ne font qu'exprimer la réalité confessionnelle et les intérêts de la classe politique », a-t-il dit. Évoquant la tentative lancée par le Premier ministre, Saad Hariri, sous le slogan de la modernisation des lois visant à lutter contre la corruption, M. Mahfouz a souligné qu'une telle initiative suppose pour sa réussite «un climat politique qui ne soit pas marqué par les tensions et les craintes que l'on voit aujourd'hui ».
Le directeur de la société Strategic Communication Consultancy, Ramzi Najjar, a rappelé à son tour que la corruption s'est propagée au Liban à un point tel qu'elle a fini par être institutionnalisée. L'intervenant a en outre prévenu du danger du glissement des médias vers la corruption. Selon lui, les médias ne doivent pas être seulement le miroir de la réalité, mais ils doivent remplir leur rôle de réformateurs.
L'orient le jour
Tel est le constat que feront les participants à un forum de discussion organisé par l'Association libanaise pour la transparence (LTA), en présence de plusieurs de ses membres et d'un certain nombre de journalistes.
Le président de l'association, Fadi Saab, a bien précisé dès le départ que l'objectif d'une telle rencontre est de consolider la culture de la lutte contre la corruption et de la pratique des pots-de-vin, tout en propageant les concepts de la bonne gouvernance, de la transparence et de la reddition des comptes. D'où la nécessité, a-t-il insisté, d'une collaboration étroite entre toutes les parties concernées. Parmi les projets sur lesquels planche actuellement la LTA, l'édification de la démocratie et de la reddition des comptes dans le domaine public, la transparence dans le secteur privé, la consolidation du droit à l'information, ainsi qu'un programme d'éducation destiné aux jeunes. Tout en insistant sur le principe du partenariat avec notamment les médias, M. Saab s'est dit conscient des difficultés et obstacles qui entravent le processus fastidieux de la lutte contre la corruption, avec à leur tête, la question de la diversité des priorités, et les ingérences politiques.
Pour illustrer ces difficultés, voire la passivité de la société face à ce fléau, Yasser Akkaoui, membre du conseil d'administration de la LTA et rédacteur en chef du magazine Executive, rappelle le scandale publié par son média dans les années 90. L'affaire concernait un don de 600 millions de dollars octroyé par l'Italie au secteur de l'Électricité, somme qui s'est évaporée sans qu'il n'y ait eu aucune reddition de comptes. S'étant saisi de l'affaire, documents et preuves à l'appui, le magazine Executive qui avait enquêté sur le dossier avait expliqué qu'une partie infime de la somme – 50 millions de dollars – avait été utilisée pour financer des équipements. « Personne ne sait où le reste de la somme est passé », dit-il. Plus important, ajoute M. Akkaoui, est le fait que personne, y compris la justice, n'a pris la peine de suivre ce scandale, ou de réclamer des comptes au ministère à l'époque.
Exposant la stratégie de l'association, Omar Kaboul, coordinateur à LTA, a mis l'accent sur l'importance de créer une nouvelle culture nationale pour contrer celle de la corruption. À cette fin, dit-il, l'association s'adresse aux jeunes, par le biais de rencontres, de sessions de formation et d'information. M. Kaboul a par ailleurs insisté sur l'importance d'établir des ponts avec la presse écrite et les médias en général, notamment les réseaux sociaux tels que Facebook.
Intervenant au sujet des « limites » du rôle des médias en tant que censeurs de la question de la corruption, le président du Conseil national de l'audiovisuel, Abdel Hadi Mahfouz, a dressé un tableau pessimiste du paysage médiatique au Liban, rappelant que les médias libanais ne font que refléter l'équation politique et communautaire du pays.
« Dans une large mesure, ils ne font qu'exprimer la réalité confessionnelle et les intérêts de la classe politique », a-t-il dit. Évoquant la tentative lancée par le Premier ministre, Saad Hariri, sous le slogan de la modernisation des lois visant à lutter contre la corruption, M. Mahfouz a souligné qu'une telle initiative suppose pour sa réussite «un climat politique qui ne soit pas marqué par les tensions et les craintes que l'on voit aujourd'hui ».
Le directeur de la société Strategic Communication Consultancy, Ramzi Najjar, a rappelé à son tour que la corruption s'est propagée au Liban à un point tel qu'elle a fini par être institutionnalisée. L'intervenant a en outre prévenu du danger du glissement des médias vers la corruption. Selon lui, les médias ne doivent pas être seulement le miroir de la réalité, mais ils doivent remplir leur rôle de réformateurs.
L'orient le jour