Dès son arrivée, il s’est ainsi rendu au palais de Baabda où il a effectué avec le président Michel Sleiman un tour d’horizon de la conjoncture régionale. Il s’est ensuite rendu au Grand Sérail où il a conféré avec le Premier ministre Nagib Mikati, avant de s’entretenir avec le chef du législatif, Nabih Berry.
Le ministre turc a d’autre part mis l’accent sur l’importance du développement des relations économiques entre les deux pays, précisant que les échanges bilatéraux se sont accrus de 15 pour cent au cours de l’année écoulée, dépassant le seuil de 1,5 milliard de dollars.
À Bkerké, chez Audi et avec les pôles politiques
Le chef de la diplomatie turque s’est ensuite entretenu dans l’après-midi de samedi, à Bkerké, avec le patriarche maronite Mgr Béchara Raï. Le volet religieux a dominé cet entretien qualifié de « réussi » par M. Davutoglu. « Le Liban constitue un bon exemple de coexistence des communautés et des religions », a affirmé le dirigeant turc, insistant sur la nécessité de respecter toutes les confessions et de préserver la diversité religieuse et culturelle au Moyen-Orient, et notamment au Liban.
M. Davutoglu a par ailleurs transmis au patriarche maronite une invitation officielle à se rendre en Turquie.
M. Davutoglu a également eu un entretien avec le député Mohammad Raad, président du groupe parlementaire du Hezbollah, qui a déclaré, à l’issue de la réunion : « Il y a des divergences quant à l’analyse des événements qui ont lieu dans le voisinage du Liban. Le changement qui s’opère dans la région doit naître de la volonté des peuples et non pas être attisé par une volonté de l’étranger », a-t-il dit, dans une allusion à peine voilée à la crise syrienne. Et d’ajouter : « Il faut que le soutien aux hommes armés cesse. »
M. Davutoglu n’a fait de son côté aucun commentaire après la réunion.
La conjoncture régionale a également été examinée par le ministre turc avec le aufti de la République, cheikh Mohammad Rachid Kabbani, qui a rendu hommage à cette occasion au pouvoir turc, mettant l’accent sur la « sagesse » de la Turquie et son « rôle positif dans le monde arabe, et son ouverture sur les États arabes ». Le mufti Kabbani a d’autre part indiqué qu’il se propose d’entreprendre des contacts avec les chefs spirituels chrétiens et musulmans du monde arabe afin d’élaborer une charte commune entre les chrétiens et les musulmans pour faire face aux tentatives visant à semer la discorde confessionnelles dans la région.
Signalons dans ce cadre que le chef de la diplomatie turque a eu aussi durant le week-end une série d’entretiens avec le leader des Kataëb, le président Amine Gemayel, le métropolite de Beyrouth, Mgr Élias Audi, le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, l’ancien Premier ministre Fouad Siniora et le leader du PSP Walid Joumblatt.