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Liban : Le père Sion : J’ai mis de l’ordre à Jamhour, c’est rangé!

Liban : Le père Sion : J’ai mis de l’ordre à Jamhour, c’est rangé!

Bruno Sion ne perd pas son temps. À 65 ans, le père jésuite, chef d’établissement du Collège Notre-Dame de Jamhour, entame une série de réformes au sein de l’institution. Au programme : mesures de discipline renforcées et restructuration de la hiérarchie.

Au Collège Notre-Dame de Jamhour, longuement réputé pour une qualité d’enseignement exceptionnelle et une dureté rare, c’est une rentrée 2011 qui se perd entre réformes et conservatisme. Une rentrée fracassante pour des élèves qui s’adaptent peu à peu au changement, et pour des parents d’élèves qui ne ménagent pas toujours un recteur pourtant dévoué et modeste. Un recteur bien décidé à préserver le rôle du collège comme établissement modèle, fort de ses 136 ans de service au sein de la communauté libanaise. Et c’est en arpentant les couloirs de l’ancien bâtiment que l’on remarque déjà que les saints du monde ont pris possession des lieux. Entre Saint-Louis de Gonzague (1re et 2de) et Saint-Luc (division des Moyens), La Délivrance (division des Petits) n’est pas pour bientôt.
Tout d’abord, le collège a connu une première réforme au niveau de la structure, qui passe d’une hiérarchie horizontale à une hiérarchie verticale. « Changer le schéma classique et remodeler les préfectures était nécessaire, affirme le père Sion. Pour éviter au préfet de recevoir chaque année 225 élèves qu’il doit connaître et d’en voir 225 nouveaux qui arrivent l’an suivant alors qu’il commençait tout juste à connaître l’ancienne promotion, nous avons opté pour une division verticale où le même préfet suit un nombre plus limité d’élèves pendant cinq ans, pour un meilleur suivi et une continuité plus rigoureuse. » Une décision qui a pourtant été incomprise par les parents, reprochant un brassage insuffisant de leurs enfants et un problème de concurrence entre préfectures. Pourtant le père Sion affirme que le brassage se fait pour une durée de cinq ans parmi 90 élèves dans chaque préfecture, ce qui est quand même un chiffre assez important. « Dans tous les cas, ajoute-t-il, tous les cinq ans ils seront mélangés à nouveau, et ils seront toujours tous ensemble aux récréations, ce qui devrait diminuer les craintes des parents. » Des inquiétudes aujourd’hui plutôt dissoutes pour le père Sion, qui voit en la nouvelle structure des possibilités d’agrandir le collège de manière beaucoup plus facile.

Il semblerait par ailleurs que le père recteur ferait du neuf avec de l’ancien. Le collège aurait connu une structure passée similaire entre internes et externes, il y a de cela plus de trente ans. Un modèle qui aurait aussi pour référence le scoutisme. « C’est une grande troupe qu’on a divisée en meutes pour éliminer un phénomène d’anonymat et pour un accueil des élèves plus personnalisé. Le préfet se doit de connaître tous ses élèves, non pas uniquement les têtes de classe et les bons derniers », affirme-t-il.

Discipline
D’un autre côté, la rentrée 2011 a connu maints renforcements de la discipline. Interdiction de boire et de manger pendant les cours, les rangs sont rétablis pour les Moyens et les Petits. Chaque matin et après la récréation, les élèves s’alignent et attendent leur professeur qui les accompagne en classe. Un spectacle oublié il y a longtemps sur la colline. « J’ai mis de l’ordre. C’est rangé ! Les enseignants sont ravis, dit le père Sion. Mais finalement je n’ai rien fait de nouveau car les rangs existaient bien auparavant et la discipline en gros était bien plus stricte. Et malgré cela, les anciens en parlent toujours avec nostalgie. Nous avons perdu beaucoup de pratiques à cause de la guerre et il est temps d’y revenir aujourd’hui. La pédagogie jésuite remonte en fin de compte à 400 ans et nous avons des méthodes éprouvées que nous n’allons certainement pas changer. »
Nommé recteur il y a de cela deux ans, le père Sion certifie avoir été agréablement surpris en arrivant au collège. « J’ai vu des élèves heureux à Jamhour. La qualité de l’enseignement, des méthodes pédagogiques, le sérieux dans la préparation et dans la coordination sont des éléments que j’apprécie vraiment. Sur la question de discipline, il fallait arranger certaines choses. Je n’ai rien bougé pendant un an, puis il a fallu passer à l’action. Je me dois d’appliquer le projet d’établissement qui est une déclinaison du projet éducatif “Vivre ensemble” et, pour vivre ensemble, il faut vivre dans l’ordre. » Le père Sion affirme avoir longuement préparé ces changements en tenant compte consciencieusement des suggestions du comité des parents, du comité de tutelle et du comité du collège.

Mixité et admissions
Comme tout collège jésuite, le Collège Notre-Dame de Jamhour se doit de suivre des consignes claires stipulées par le père provincial. Quand il s’agit de mixité, la consigne est claire : 60 % de garçons, 40 % de filles. Quand on parle d’admission, 10 % de nouveaux chaque année. Pourtant, beaucoup d’anciens se sont plaints notamment de voir leurs enfants refusés au collège. « Le collège a une bonne réputation, explique le recteur. Beaucoup s’y présentent par conséquent et nous n’avons pas assez de place pour tout le monde. Nous devons placer 30 élèves par classe et nous en mettons 32. Il y a donc un choix à faire ; la priorité est pour les frères et sœurs que nous prenons en quasi-totalité et, en prenant 10 % de nouveaux, il reste très peu de place pour les enfants des anciens. Ces derniers résident généralement près du collège pour la simple raison qu’ils estiment que leur enfant doit suivre la même éducation qu’ils ont reçue. Sur 55 chaque année, nous en prenons une trentaine et c’est le reste qui se plaint. » Pour ce qui est des nouvelles familles choisies pour se joindre à la grande famille de Jamhour, le tirage se fait au sort. Jamhour ne se veut pas un collège sélectif, mais plutôt un établissement ouvert à toutes les classes sociales et à tous les élèves.
« Nous avons la réputation d’éliminer beaucoup de monde, ajoute le père Sion. Encore une idée reçue. L’année précédente, nous nous sommes séparés de seulement 9 élèves sur 3 000. Nous voulons garder un maximum d’élèves en leur permettant de réussir au moyen d’une pédagogie personnalisée. Quant au redoublement, je n’y suis pas très favorable. Théoriquement, le redoublement permettrait à l’élève de souffler un peu et de se faire un bon dossier dans sa nouvelle promotion. Pourtant, ce n’est généralement pas le cas et ceux qui refont leur classe n’en profitent pas. C’est pourquoi nous essayons de faire redoubler un minimum d’élèves. »

Programme libanais et langue arabe
École connue pour son double programme libanais et français, Jamhour ne changera pas les anciennes habitudes. Bien que les deux programmes commencent à diverger sérieusement dans les classes supérieures, le collège a décidé d’enseigner le programme libanais dans son intégralité. En outre, être dispensé de la langue arabe aujourd’hui n’est plus un luxe que peuvent se permettre les élèves ayant une nationalité étrangère. Étranger ou pas, tout élève qui rentre en 12e se doit de suivre les cours d’arabe.

Défis et plans futurs
Cent pour cent de réussite au bac et au brevet, d’excellents dossiers d’admission aux universités au Liban et ailleurs, des statistiques étendant la responsabilité du chef d’établissement, qui y voit une nécessité de préserver l’enseignement et les méthodes réussies, amélioration de la vie au collège et ce qui entoure l’éducation… Pour le père Sion, le vrai défi provient d’une société qui change et bouleverse les mœurs. « Nous recevons des générations d’élèves bien différentes. Avec l’expansion de l’Internet, les collégiens n’arrivent plus à se concentrer pour plus de quelques minutes. Nous avons dans nos classes des élèves qui ont déjà eu leurs premières relations sexuelles et cela était impensable il y a quelques années. Tout cela requiert un effort de notre part pour remettre en question la façon avec laquelle nous communiquons avec ces jeunes gens. Ce sera le vrai défi pour les années à venir. »
Pour ce qui est des futurs plans du père Sion, il semblerait que les changements ne sont pas près d’être terminés. Pour remédier au problème des admissions, le Collège de Jamhour sera agrandi afin de recevoir un nombre croissant d’élèves dans les années à venir. « Nous avons déjà créé une section de plus au collège Saint-Grégoire et ces élèves arriveront à Jamhour bientôt. Il faut que je construise un nouveau bâtiment d’ici à cinq ans. Cela est primordial. De plus, nous allons probablement commencer par la Maternelle. Nous aurons bientôt des classes de Petit Jardin et de Grand Jardin comme la plupart des collèges. »
Diriger, planifier, gérer, accompagner, exécuter, stimuler, veiller et prévoir… Des tâches quotidiennes que le père Sion tente de remplir. Entre réforme et conservatisme, le prélat ne fait pas toujours l’unanimité. Mais, à bien des égards, le collège est en de bonnes mains.

 
L'orient le jour

عن الاتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة - لبنان

عضو في الإتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة UCIP الذي تأسس عام 1927 بهدف جمع كلمة الاعلاميين لخدمة السلام والحقيقة . يضم الإتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة - لبنان UCIP – LIBAN مجموعة من الإعلاميين الناشطين في مختلف الوسائل الإعلامية ومن الباحثين والأساتذة . تأسس عام 1997 بمبادرة من اللجنة الأسقفية لوسائل الإعلام استمرارا للمشاركة في التغطية الإعلامية لزيارة السعيد الذكر البابا القديس يوحنا بولس الثاني الى لبنان في أيار مايو من العام نفسه. "أوسيب لبنان" يعمل رسميا تحت اشراف مجلس البطاركة والأساقفة الكاثوليك في لبنان بموجب وثيقة تحمل الرقم 606 على 2000. وبموجب علم وخبر من الدولة اللبنانية رقم 122/ أد، تاريخ 12/4/2006. شعاره :" تعرفون الحق والحق يحرركم " (يوحنا 8:38 ).