Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, est rentré hier à Beyrouth de Sydney, où il participait aux Journées mondiales de la jeunesse. Il a été reçu à l’AIB par le ministre de l’Intérieur, Ziyad Baroud, représentant le président de la République, en présence notamment des anciens ministres Michel Eddé et Wadih el-Khazen.
Le patriarche Sfeir a profité de l’occasion pour se féliciter de la formation du nouveau gouvernement « que nous attendions depuis longtemps, comme nous avions attendu l’élection du président de la République ». Mais il n’a pas manqué de manifester quelques signes d’inquiétude concernant la déclaration ministérielle. « Nous souhaitons qu’elle réalise les aspirations de l’ensemble des Libanais, mais la commission s’est réunie pour la cinquième fois. Cela signifie que la naissance est difficile », a-t-il lancé sur le ton de la plaisanterie.
Après avoir félicité Ziyad Baroud pour sa nomination au gouvernement en tant qu’élément représentatif de la relève, Mgr Sfeir s’est réjoui de la visite du président Sleiman à Paris, compte tenu des « relations amicales et historiques qui unissent le Liban et la France ».
Concernant le prochain sommet entre les présidents Assad et Sleiman, le prélat maronite a souhaité que le Liban puisse entretenir des relations amicales avec tous les pays du monde, notamment ceux qui l’entourent. « Il reste qu’il faut que cela se fasse en vertu du principe de réciprocité. Le Liban ne doit pas être le seul à vouloir l’amitié : il faut que de l’autre côté, aussi, on veuille développer une amitié envers le Liban », a-t-il dit.
Interrogé sur la question des détenus libanais en Syrie, Mgr Sfeir a indiqué qu’il souhaitait que tous les prisonniers soient relâchés. Et concernant une éventuelle invitation de Samir Kantar à Bkerké, le patriarche, quelque peu étonné par la question, a répondu : « S’ils nous rendent visite, nous les accueillerons bien volontiers. Mais nous n’avons jamais eu l’habitude d’inviter qui que ce soit. »
Il a enfin souhaité des élections législatives intègres et libres qui puissent refléter les aspirations des Libanais.
Le patriarche et M. Baroud ont ensuite pris ensemble le chemin de Bkerké à bord du même convoi.
L'Orient Le Jour 23.07.2008