Le ministre de l’Information Tarek Mitri a conféré avec les représentants des médias audiovisuels afin d’examiner les dispositions législatives prévues visant à réglementer l’information et la publicité électorales.
Le rôle des médias lors des législatives et les dispositions relatives à l’information et la publicité électorales ont été passés au crible au cours d’une réunion élargie que le ministre de l’Information Tarek Mitri a tenue hier avec les représentants des médias audiovisuels et les responsables du Conseil national de l’audiovisuel, en présence du directeur général du ministère de l’Information, Hassan Falha, et du coordinateur des informations entre Radio-Liban, Télé-Liban et l’Agence nationale d’information, André Kassas.
Au cours de la réunion, M. Mitri a mis l’accent sur la nécessité pour les moyens d’information de « rationaliser l’action médiatique en se conformant à des critères professionnels et éthiques ». Soulignant que le respect des règles de base de la profession de journaliste relève de la « responsabilité de tous », le ministre de l’Information a estimé que les médias ont un rôle essentiel à jouer au niveau de la consolidation de l’unité nationale qui a été ébranlée sous le poids des événements. « Ce rôle, a déclaré Tarek Mitri, ne peut être assuré par le biais de discours moralisateurs, mais en faisant preuve de solidarité et de coopération afin de rationaliser l’action médiatique. Nous devons aussi nous conformer à des critères professionnels et éthiques afin d’écarter les surenchères et les campagnes d’intimidation. »
Et M. Mitri d’ajouter : « Dans tous les pays, l’information, et plus particulièrement au niveau des médias audiovisuels, n’a pas pour but de mobiliser les partisans et de s’en prendre aux adversaires, mais il a plutôt pour objectif d’assurer aux électeurs les conditions qui leur permettent de se forger une opinion afin d’exercer leur droit de vote en toute liberté. »
M. Mitri a relevé dans ce cadre qu’il n’avait pas eu l’occasion d’exprimer son point de vue sur le projet de loi électorale examiné en commission parlementaire. Il a précisé à ce sujet qu’il était nécessaire d’établir une nette distinction entre l’information et la publicité électorales. Il a indiqué toutefois qu’il ne savait pas quelles étaient les dispositions sur l’information et la publicité électorales prévues dans le projet qui doit être soumis au vote du Parlement d’ici à la fin du mois en cours.
M. Mitri a prôné dans ce contexte la mise sur pied dans les plus brefs délais d’une instance autonome qui devrait être chargée de superviser l’information et la publicité électorales. « Un pacte d’honneur convenu entre les journalistes ne suffit pas », a affirmé le ministre de l’Information, qui a précisé qu’un pacte d’honneur avait été conclu en 2005 sous l’égide du ministre de l’Information et du Conseil national de l’audiovisuel. « Ce texte est bon et peut servir de point de départ, mais, à mon avis, un texte juridique s’impose », a déclaré M. Mitri, qui a indiqué que le projet de formation d’une instance autonome pour superviser le scrutin législatif avait été abandonné et c’est le ministère de l’Intérieur qui prendra en charge cette tâche. « Je pense donc qu’il est nécessaire de former une instance autonome crédible pour l’information et la publicité électorales », a conclu M. Mitri.
De son côté, le président du Conseil national de l’audiovisuel, Abdel Hadi Mahfouz, a souligné la nécessité d’apaiser le discours auquel ont recours les médias, notamment audiovisuels.
L'Orien Le Jour 25.09.2008