Le ministre de l'Information Tarek Mitri s'est prononcé hier clairement pour l'adoption d'une loi globale d'organisation de la presse et des médias dans toute leur diversité. Interrogé dans le cadre d'une interview signée Rahab Abou el-Hosn
Le ministre a souligné que le dialogue qu'il a souvent tenté d'initier avec les représentants des médias n'ayant pas abouti, il a eu recours à des spécialistes et des experts, annonçant qu'il est arrivé à une étape d'élaboration d'un plan global qui serait débattu plus tard, jusqu'à la rédaction d'un projet de loi complet.
Pour M. Mitri, « il est désormais impératif d'adopter une loi unique et globale parce que la presse, les médias audiovisuels et les médias électroniques sont devenus très interdépendants, et les problèmes auxquels font face les gens du métier sont similaires ». Il reconnaît cependant que son idée ne fait pas l'unanimité, notamment auprès des députés qui préféreraient des lois spécifiques discutées par étapes, sous prétexte qu'elles seraient plus faciles à adopter qu'une loi plus globale.
M. Mitri ajoute qu'il existe un texte qui lui est parvenu de la commission de Modernisation des lois et qui est en fait une série de modifications de l'ancienne loi sur les imprimés, auquel l'ordre de la presse a déjà ajouté ses remarques. « J'ai examiné ce texte, poursuit-il. Mais plus je l'étudie, plus je me rends compte que le problème de la législation sur les médias ne saurait être réglé par quelques modifications ici et là. » Il précise que « la plupart des gens du métier sont favorables à l'adoption d'une loi globale », les appelant à former un groupe de pression à cet effet.
Le ministre estime que l'un des rôles de la loi sera d'instaurer une nouvelle organisation des médias, à commencer par la définition des parties habilitées à accorder des cartes de presse, et par la délimitation des droits et des devoirs des détenteurs d'une telle carte, etc. Étant donné les spécificités du métier, il précise qu'au sein des institutions médiatiques, « il n'est pas concevable de traiter les journalistes comme n'importe quels employés d'institutions commerciales ou industrielles ».
M. Mitri a par ailleurs souligné la nécessaire réglementation des médias électroniques, auxquels s'appliquent d'autres règles qu'à la presse, ainsi que la modernisation de la loi sur les médias audiovisuels, devenue obsolète.
Brouillage des communications de l'aéroport
Par ailleurs, M. Mitri a tenu hier une réunion à son bureau pour discuter du problème du brouillage des communications de l'aéroport en raison des fréquences utilisées par certaines stations radio. Ont assisté à la réunion le ministre des Télécommunications Charbel Nahas, le directeur général du ministère Hassan Falha, le directeur de Radio-Liban Mohammad Ibrahim, et des représentants des stations, du Comité national de l'audiovisuel et de la Direction générale de l'Aviation civile.
Le ministre Mitri a assuré qu'il fallait prendre des mesures rapides pour contrer ce problème, notamment obliger les stations à utiliser les fréquences qui leur ont été octroyées, menaçant de révéler quelles sont les stations qui ne se seront pas conformées à ces directives dans le délai d'un mois qui leur a été donné.
L'orient le jour