L’attaque frontale lancée avant-hier par Michel Aoun contre L’Orient-Le Jour a suscité au cours des dernières 24 heures une kyrielle de réactions (journalistes, hommes politiques, figures de la société civile…) extrêmement fermes, condamnant toutes cette dérive qualifiée, pour le moins, d’« inadmissible ».
Les présidents des ordres de la presse et des journalistes, Mohammad Baalbacki et Melhem Karam, ont ainsi pris contact avec la direction de L’Orient-Le Jour pour rendre hommage à tous les journalistes qui y travaillent et saluer leur rôle dans « le renforcement de la cohésion nationale ». « La presse libanaise respecte la justice et obéit à ses jugements ; en aucun cas elle n’anticipe son travail.
Et ce n’est pas parce que les deux ordres demandent à tous les journalistes de faire primer la précision et l’objectivité dans la transmission de l’information, notamment lorsque cela est lié à des sujets graves, que cela veut dire que la presse doit payer le prix des divergences politiques et des tiraillements » entre les uns et les autres, écrit le communiqué conjoint publié par les deux hommes. « Il est inadmissible que la presse soit menacée à cause de ses prises de position et de sa façon d’appréhender les informations, surtout quand elles sont imputées à des sources », ajoute le texte, soulignant que la liberté de la presse est un des aboutissements les plus sacrés de la démocratie, et qu’elle est irremplaçable.
L'Orient Le Jour 05.09.2008