Deux jours plus tôt, le chef du Courant Patriotique Libre (CPL), Michel Aoun, avait fait état de sa préférence pour ce projet de loi, précisant que ses faveurs allaient, ensuite, au système proportionnel. M. Aoun avait indiqué que "le projet orthodoxe assure, d’après le communiqué diffusé par Bkerké, la meilleure représentation tout en garantissant l’élection de 64 députés de la part des chrétiens et en assurant une représentation juste et équitable".
Si les partis chrétiens ont affiché leur unité, rien ne garantit toutefois qu'un accord global soit conclu entre les différents protagonistes (du 8 et du 14 Mars) mardi lors de la réunion de la sous-commission ad hoc qui sera présidée par Robert Ghanem, président de la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice. M. Ghanem remplace le vice-président du Parlement, Farid Makari, qui se trouve depuis quelque temps à Paris en raison des menaces proférées contre lui, et qui avait auparavant confirmé qu’il n’assistera pas aux réunions de la commission.
(Pour mémoire : Loi électorale : Ghanem espère un « dénominateur commun »)
Lundi, M. Makari a estimé qu'avec les premières séances de travail de la sous-commission parlementaire l'on saura rapidement s'il y aura accord ou non entre le 14 et le 8 Mars. Rappelant que la plupart des parties ont rejeté la loi de 1960 (en vigueur pour les élections législatives), Farid Makari n'a pas écarté l'éventualité qu'en cas d'échec des travaux de la commission, cette loi régisse les prochaines législatives.
Pour le député Marwan Hamadé, le projet du Rassemblement orthodoxe ne bénéficiera pas du soutien de la majorité au Parlement. "Si nous échouons à parvenir à un projet de loi commun, nous discuterons de la possibilité d'adopter une proposition proche du projet de loi présenté par Fouad Boutros", a-t-il déclaré à la Voix du Liban.
Le projet de loi électorale mis en avant par l'ancien ministre Boutros, apporte des modifications à la proportionnelle en ajoutant une dose de scrutin majoritaire.
La semaine dernière, le Premier ministre, dont le gouvernement a présenté son propre projet de loi électorale, s'était toutefois montré optimiste. "Les élections se dérouleront en temps prévu en 2013 en vertu d’une loi moderne que tout le monde souhaite", avait-il déclaré au Grand Sérail.
Le projet de loi transmis par le gouvernement, basé sur la proportionnelle, consiste en un découpage prévoyant treize circonscriptions auxquelles vient s’ajouter une circonscription de six députés consacrée aux émigrés. Ce projet est rejeté par le 14 Mars et par le PSP de Walid Joumblatt. En dépit du fait que les ministres aounistes ont avalisé le projet du gouvernement, deux députés de ce courant, Neematallah Abi Nasr et Alain Aoun, ont présenté leur propre projet de loi électorale basé sur la proposition du Rassemblement orthodoxe. Cette suggestion est toutefois rejetée par les factions musulmanes.
L'orient le jour