Selon la nouvelle pratique instaurée par Benoît XVI, le pape ne prononce plus de discours sur la situation des pays dont il reçoit les nouveaux ambassadeurs : il ne prononce un discours que lorsqu’il s’agit d’un groupe de diplomates. Le Saint-Siège publie des éléments biographiques pour présenter chaque ambassadeur.
Les rouages de l’Europe
M. Joubert est âgé de 62 ans, est marié et a quatre enfants. Il a été notamment, indique le site de l’ambassade, Secrétaire des Affaires Etrangères à l’Ambassade de France à Washington. Connaisseur de rouages de l’Europe, il a travaillé à la direction des Affaires Européennes au Ministère des Affaires Etrangères (Questions commerciales – GATT), comme Conseiller à la représentation permanente de la France auprès de l’Union Européenne à Bruxelles et comme Chargé de mission auprès du Secrétaire Général du Ministère des Affaires Etrangères où il a été ensuite directeur des Ressources humaines.
Il a également été directeur de Cabinet de M. Michel Barnier, Ministre délégué aux Affaires Européennes, directeur de la Stratégie, Ministère de la Défens et ambassadeur, représentant permanent de la France auprès de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, à Vienne (Autriche) entre 2001 et 2003.
De 2003 à 2006, il a été directeur d’Afrique et de l’Océan Indien au Ministère des Affaires Etrangères, puis Secrétaire Général Adjoint du Ministère des Affaires Etrangères (2006-2007), Conseiller diplomatique adjoint, chargé de l’Afrique, à la Présidence de la République (2007-2009) et ambassadeur de France au Maroc (2009-2012).
Il succède à M. Stanislas de Laboulaye, à un poste qui a été occupé au cours de l’histoire par des personnalités : en 1803, par l’écrivain et poète François-René de Chateaubriand (1768-1848), dont le lycée français porte le nom à Rome ; de 1945 à 1948, par le philosophe, et fondateur du centre culturel français à Rome, Jacques Maritain (1882-1973) ; enfin, récemment, de 1988 à 1991, M. Jean-Bernard Raimond, aujourd’hui, entre autres, président de l’Association France-Italie.
Au XXe s., les relations entre le Saint-Siège et la France ne se sont interrompues après la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat : entre 1904 et 1921.
Invitation du Latran
Mais traditionnellement, depuis Henri IV, le chef de l’Etat français est l’unique Chanoine honoraire de la basilique Saint-Jean-du-Latran, cathédrale du pape. Mais tous les président français ne font pas le déplacement de Rome pour recevoir officiellement cet honneur.
En 2007, le président Nicolas Sarkozy a saisi cette occasion pour exposer sa conception de la « laïcité positive ».
Le président de la République française est le seul chef d’Etat a avoir droit au titre de premier et unique chanoine honoraire de la basilique papale de Saint-Jean-du-Latran, en tant que successeur des rois de France, « Fille aînée de l’Eglise ». Chaque année, le 13 décembre, en la fête de sainte Lucie, le cardinal vicaire du pape pour Rome célèbre la messe en la basilique du Latran – « Mère et tête de toutes les Eglises » – à l’intention du bonheur et de la prospérité de la France (« Pro felici ac prospero statu Galliae »).
Ces privilèges remontent au roi Henri IV qui, devenu souverain d’un pays fortement divisé entre catholiques et protestants était devenu calviniste avant d’embrasser le catholicisme, et il avait accordé aux Protestants la liberté religieuse, par l’Edit de Nantes de 1598, ramenant ainsi la paix après les « Guerres de religion ». Pour marquer sa reconnaissance à l’Eglise de Rome et au pape dont le pardon avait permis cette pacification, Henri IV fit une donation au chapitre des chanoines du Latran, et dans les clauses de cette donation était spécifiée la célébration annuelle d’une messe pour la prospérité de la France le jour de l’anniversaire du roi, le 13 décembre. Une clause encore observée rigoureusement aujourd’hui.
Dans un courrier en date du 8 mai, le Chapitre des chanoines de Saint-Jean-de-Latran a invité le nouveau président de la République, M. François Hollande, à venir, à son tour, prendre possession de son titre, révèle aujourd’hui Radio Vatican.
Solidarité active
Et dans son message de vœux au nouveau président français à l’occasion de son investiture, le 15 mai (cf. Zenit du 16 mai 2012), Benoît XVI souhaite que la France demeure « un facteur de paix et de solidarité active », dans la « recherche du bien commun », du « respect de la vie » et de la « dignité de chaque personne et de tous les peuples ».
Dans le contexte actuel de crise, Benoît XVI encourage le pays à poursuivre « avec courage » ses efforts pour « une société toujours plus juste et fraternelle », société qui doit être « ouverte sur le monde » et « solidaire des nations les plus pauvres »
Pour le Ministère français des Affaires étrangères, les « relations bilatérales ont traditionnellement un caractère confiant et constructif », elles sont marquées par « une large convergence de vues sur les objectifs de paix et de justice et de défense des droits de l’homme ».
zenit