explique l'agence vaticane Fides.
Le pays compte 2,8 millions de chrétiens pour une population d’environ 27 millions d’habitants.
« Pour ces questions, notre référence est toujours la constitution malaisienne qui garantit la liberté religieuse à tous les citoyens », déclare à Fides M. Tan Kong Beng, théologien et professeur universitaire, secrétaire exécutif de la « Christian Federation of Malaysia », qui rassemble toutes les confessions chrétiennes présentes en Malaisie.
La question de la conversion religieuse des enfants est revenue à la Une de la presse après le cas de deux jeunes hindous, qui se sont convertis à l'islam sens l’autorisation de leur mère, une femme d’ethnie indienne marrie à un musulman malais. Ce passage est illégal en Malaisie, en vertu de la loi disant que la conversion religieuse d’un enfant ne peut avoir lieu que sur autorisation des deux parents. Suite à cette affaire, en juin dernier, le gouvernement avait soumis amendement à la loi existante, qui aurait permis à une personne de moins de 18 ans de se convertir à l’islam après autorisation d’un seul parent.
« Le projet de loi a ensuite été retiré, après protestations de tant de secteurs de la société civile, du Conseil des avocats, des communautés religieuses non musulmanes », rapporte M. Tan Kong Beng, en faisant part de sa satisfaction pour les minorités religieuses. « Toutefois, ajoute-t-il, dans beaucoup d’Etats de la fédération Malaisienne, la conversion à l’islam des enfants sans l’autorisation des deux parents, spécialement dans les mariages mixtes, est une pratique normale. Nous demandons au gouvernement de faire respecter les normes qui sont établies sur le sujet. »
Autre question importante pour les chrétiens : un ordre du ministère de l’Instruction qui prévoit des cours de la religion islamique comme « matière obligatoire » pour les étudiants dans les instituts privés d’instruction supérieure.
La disposition qui entrera en vigueur le 1erseptembre prochain, a reçu un avis défavorable de la « Malaysian Chinese Association » (MCA), qui représente la partie chinoise du peuple malaisien, et de toutes les institutions non islamiques. « Ces cours peuvent être prévus mais facultativement », dans une société pluraliste comme la société Malaisienne, formée de membres d’origines ethniques et religieuse différentes, affirme la MCA.
« Obliger les étudiants non musulmans à étudier et soutenir des examens sur une religion et une civilisation différentes des siennes est une pratique injuste et contraire à l’art. 12 de la Constitution », insiste la note.
Le troisième point, très important, concerne l’utilisation controversée du terme « Allah » dans la Bible et dans les publications chrétiennes. La communauté musulmane de Malaise, en effet, revendique l’exclusivité musulmane du mot « Allah » pour indiquer Dieu. La controverse a fait l’objet d’un recours de l’Eglise catholique en 2008 contre une disposition du gouvernement malaisien qui interdisait l’utilisation d’ « Allah » aux chrétiens. En 2009, un tribunal a donné raison à l’Eglise catholique, et la gouvernement a ensuite présenté un recours contre la décision à la haute cour, dans l’attente d’une médiation.
En 2011, le gouvernement a fait circuler une déclaration en 10 points, jamais appliquée, qui aurait du mettre le mot « fin » à cette affaire.
Il y a quelques jours l’Eglise catholique a repris en main le dossier, demandant au tribunal d’annuler le recours du gouvernement. « Utiliser le nom d’ Allah pour appeler Dieu est notre droit qui touche 60% des chrétiens Malaisiens, qui pratiquent le culte en langue Bahasha Malaysia », explique M. Tan Kong Beng.
« Nous comptons aller jusqu’au bout de cette affaire. Si la Cour accueille la dernière demande des chrétiens, le gouvernement pourra présenter un dernier recours à la Cour suprême, qui est la cour fédérale », précise-t-il, toujours selon la même source.
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