Les faits ont été rapportés par le curé local, le père Medrick M. Chimbwanya, qui a expliqué à l'association internationale Aide à l'Eglise en détresse (AED) que, malgré les claires indications du directeur de l'école de ne pas distribuer de bibles aux élèves musulmans et que personne n'était forcé d'en prendre un exemplaire, les jeunes élèves musulmans ont réagi de manière hostile, déchirant les bibles et les lançant contre les professeurs avant de jeter les pages déchirées du livre dans la rue.
Quelques élèves qui vivent dans une résidence islamique sont allés se plaindre auprès de leurs responsables religieux, évoquant cette distribution de bibles comme « une insulte à l'islam » et affirmant avoir été forcés d'en prendre une copie.
Ces incidents ont été rapportés par certains journaux de façon déformée, et les catholiques ont eu peur que des groupes islamiques ne les attaquent.
Mais les responsables religieux, qui se sont rendus à l'école pour exiger des excuses, rapporte le père Medrick, ont su exactement ce qu'il s'était vraiment passé et quelques jours plus tard ont eu un entretien avec les élèves qui avaient profané les bibles et leur ont demandé d'aller s'excuser.
Pour le père Medrick, le comportement des jeunes est révélateur « d'un danger » car, a-t-il expliqué à l'AED, « normalement au Malawi les élèves d'une école primaire ne se hasarderait pas à déchirer un livre sous les yeux des professeurs, à plus forte raison un livre sacré ».
Il en a conclu que ces jeunes « reçoivent une très mauvaise formation » et que cette tendance doit « être contrôlée » pour ne pas risquer plus tard d'avoir de « dangereux extrémistes » au Malawi.
Selon lui, ce qu'il faudrait c'est « un vrai dialogue de base » avec les représentants de l'islam, de « vraies réunions » autour d'une même table pour parler de « comment vivre ensemble sans se battre ».
Le Malawi, au sud-est de l'Afrique, compte 14 millions d'habitants. Seuls 4 millions sont catholiques.
Le diocèse de Mangochi est responsable de 255 écoles primaires, de 34 jardins d'enfants et de 27 écoles secondaires qui sont également fréquentées par des musulmans. Sur un peu plus de 1,5 million d'habitants, l'on compte 490 000 catholiques, dont 59 prêtres diocésains, au service de la population.
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