Toutes les présentatrices de la chaîne, qui porte le nom d’une des épouses du prophète Mohammad, apparaissent à l’écran portant le niqab.
Une chaîne satellitaire égyptienne dont toutes les présentatrices et dirigeantes sont intégralement voilées veut donner une place aux femmes portant le niqab, à qui la juteuse industrie médiatique égyptienne tournait le dos jusqu’à l’arrivée au pouvoir des islamistes.
Dans les studios de Maria TV, lancée au Caire le premier jour du ramadan, le 20 juillet, deux présentatrices gantées, couvertes de noir des pieds à la tête et dont seuls les yeux sont visibles à travers une fente, débattent des questions éditoriales du jour.
La chaîne, qui porte le nom d’une des épouses du prophète Mohammad, est dirigée par des femmes, et toutes celles qui apparaissent à l’écran portent le niqab, une première dans le paysage médiatique égyptien plus connu pour ses actrices sexy de séries télévisées.
« Programme pour enfants, émissions de couture, débats sur les relations, comédie politique : nous avons tout ce dont une femme peut avoir besoin », déclare Abeer Shaheer, principale présentatrice de la chaîne qui se veut un média féminin plus que religieux.
« Le principal but de la chaîne est de prouver à la société qu’il y a des femmes en niqab qui sont actives, qui peuvent jouer un rôle dans la société et réussir, devenir docteure, ingénieure ou une personnalité médiatique reconnue », souligne-t-elle.
Jusqu’à la révolte qui a renversé le président Hosni Moubarak début 2011, entraînant l’arrivée au pouvoir d’un président islamiste, les femmes portant le foulard islamique, et plus encore celles arborant le voile intégral, étaient fermement maintenues à l’écart du paysage médiatique.
« Nous avons été opprimées pendant des décennies. Nous ne sommes pas autorisées à nous rendre dans certains endroits, nous sommes traitées de façon différente à l’université et par les institutions gouvernementales simplement parce que nous avons décidé d’exercer notre libre arbitre (…) en portant quelque chose qui nous semble conforme à l’islam », déplore Mme Shaheer.
La plupart des Égyptiennes musulmanes portent le hijab, couvrant les cheveux, mais le port du niqab, qui dissimule intégralement corps et visage, reste minoritaire, même s’il est de plus en plus répandu dans les rues du Caire.
Certains téléspectateurs « se plaignent de ne pas voir le visage ni le langage corporel », raconte la présentatrice voilée. « Nous leur répondons “Quand on regarde quelque chose, c’est le fond qui importe, pas l’apparence de la présentatrice” », assène-t-elle.
Pour Imane Fahmy, une jeune diplômée en commerce qui travaille également pour Maria TV, la chaîne peut aider les gens à « suivre le droit chemin » et pousser « les femmes et les filles musulmanes à être vertueuses ».
« La communication humaine passe par les yeux, souligne la jeune femme de 28 ans dont le voile noir est bordé d’une fine dentelle. L’apparence d’une femme n’a pas d’importance sous le niqab. Ce qui compte, c’est un esprit qui peut transmettre du sens et des sentiments. »
La chaîne a attisé les craintes de ceux qui y voient une étape supplémentaire dans la montée de l’islamisme après la révolution égyptienne qui a permis aux Frères musulmans, dont est issu le président Mohammad Morsi, et à d’autres groupes islamistes d’obtenir une large majorité aux élections législatives.
D’autres soulignent que Maria TV est un exemple de la liberté d’expression que réclamaient les militants à l’origine de la révolution.
« Pendant des années, sur les médias officiels, les femmes voilées étaient exclues de l’écran et se voyaient confier des tâches hors caméra », rappelle Mozn Hassan, directrice de Nazra, un centre de recherche consacré aux femmes.
« Il est important que les gens aient la liberté de créer de telles chaînes et de dire ce qu’ils veulent », estime Mme Hassan, qui ne porte pas le voile.
« Programme pour enfants, émissions de couture, débats sur les relations, comédie politique : nous avons tout ce dont une femme peut avoir besoin », déclare Abeer Shaheer, principale présentatrice de la chaîne qui se veut un média féminin plus que religieux.
« Le principal but de la chaîne est de prouver à la société qu’il y a des femmes en niqab qui sont actives, qui peuvent jouer un rôle dans la société et réussir, devenir docteure, ingénieure ou une personnalité médiatique reconnue », souligne-t-elle.
Jusqu’à la révolte qui a renversé le président Hosni Moubarak début 2011, entraînant l’arrivée au pouvoir d’un président islamiste, les femmes portant le foulard islamique, et plus encore celles arborant le voile intégral, étaient fermement maintenues à l’écart du paysage médiatique.
« Nous avons été opprimées pendant des décennies. Nous ne sommes pas autorisées à nous rendre dans certains endroits, nous sommes traitées de façon différente à l’université et par les institutions gouvernementales simplement parce que nous avons décidé d’exercer notre libre arbitre (…) en portant quelque chose qui nous semble conforme à l’islam », déplore Mme Shaheer.
La plupart des Égyptiennes musulmanes portent le hijab, couvrant les cheveux, mais le port du niqab, qui dissimule intégralement corps et visage, reste minoritaire, même s’il est de plus en plus répandu dans les rues du Caire.
Certains téléspectateurs « se plaignent de ne pas voir le visage ni le langage corporel », raconte la présentatrice voilée. « Nous leur répondons “Quand on regarde quelque chose, c’est le fond qui importe, pas l’apparence de la présentatrice” », assène-t-elle.
Pour Imane Fahmy, une jeune diplômée en commerce qui travaille également pour Maria TV, la chaîne peut aider les gens à « suivre le droit chemin » et pousser « les femmes et les filles musulmanes à être vertueuses ».
« La communication humaine passe par les yeux, souligne la jeune femme de 28 ans dont le voile noir est bordé d’une fine dentelle. L’apparence d’une femme n’a pas d’importance sous le niqab. Ce qui compte, c’est un esprit qui peut transmettre du sens et des sentiments. »
La chaîne a attisé les craintes de ceux qui y voient une étape supplémentaire dans la montée de l’islamisme après la révolution égyptienne qui a permis aux Frères musulmans, dont est issu le président Mohammad Morsi, et à d’autres groupes islamistes d’obtenir une large majorité aux élections législatives.
D’autres soulignent que Maria TV est un exemple de la liberté d’expression que réclamaient les militants à l’origine de la révolution.
« Pendant des années, sur les médias officiels, les femmes voilées étaient exclues de l’écran et se voyaient confier des tâches hors caméra », rappelle Mozn Hassan, directrice de Nazra, un centre de recherche consacré aux femmes.
« Il est important que les gens aient la liberté de créer de telles chaînes et de dire ce qu’ils veulent », estime Mme Hassan, qui ne porte pas le voile.
L'orient le jour