de la Jeunesse, dans le cadre de l'année internationale de la jeunesse. « Personne n'a inventé les Journées Mondiales de la Jeunesse, ce sont les jeunes eux-mêmes qui les ont créées », a écrit Jean-Paul II en 1994 dans son livre Entrez dans l'espérance.
Jean-Paul II a eu une très grande crédibilité auprès des jeunes catholiques. Aux Journées Mondiales de la Jeunesse à Rome en 2000, il a appelé tous les jeunes du monde « sa joie et sa couronne ». En Juillet 2002 à Toronto, il nous a montré la même chose. Les jeunes d'aujourd'hui traversent une crise de paternité. Je suis convaincu qu'ils s'en remettent à lui parce que dans beaucoup de cas, il était le père qu'ils n'ont jamais eu et le grand-père dont l'absence s'est fait ressentir dans de nombreuses vies. Jean-Paul II était à la fois un roc, une boussole et un ami exigeant. Il nous a fait découvrir à tous, notre jeunesse, notre générosité et notre joie pendant qu'il nous invitait à devenir le sel et la lumière dans un monde, une société ou une culture qui est si cynique, si insipide et si souvent exempte de la saveur et de la joie de l'Evangile, et de la lumière et de l'espoir du Christ.
Au cours de la messe de clôture des 17èmes Journées Mondiales de la Jeunesse à Downsview Park à Toronto le Dimanche 28 juillet 2002, le Pape a parlé avec des mots profondément personnels et émouvants à une foule de plus de 850 000 personnes « Vous êtes jeunes, le Pape est âgé. Mais le Pape fait encore siennes vos attentes et vos espérances. Même si j'ai vécu des moments de profondes ténèbres, sous de durs régimes totalitaires, j'ai vu assez de choses pour être convaincu de manière inébranlable qu'aucune difficulté, qu'aucune peur n'est assez grande pour étouffer complètement l'espérance qui jaillit éternellement dans le coeur des jeunes. Vous êtes notre espérance, les jeunes sont notre espérance. Ne laissez pas mourir cette espérance ! Pariez votre vie sur elle ! Nous ne sommes pas la somme de nos faiblesses et de nos échecs ; au contraire, nous sommes la somme de l'amour du Père pour nous et de notre capacité réelle à devenir l'image de son Fils. »
N'est-il pas remarquable que le Pape ait vu ses amis comme une métaphore du renouvellement et de l'espoir. Ce qui est remarquable aussi, c'est que les jeunes aient saisi ce message. Ainsi, tous se sont compris. Très peu de leaders ont eu un impact aussi fort sur les jeunes comme en a eu Jean-Paul II. Quels seront les messages et les legs de Jean-Paul II pour les jeunes qui se considèrent comme faisant partie de la « génération Jean-Paul II » ? Pour ma part, je me considère comme faisant partie de cette génération. Le Pape lui-même a souvent dit « dans les desseins de la providence, il n'y a aucune coïncidence ». Peut être cet homme est devenu pape car le monde et particulièrement les jeunes avaient besoin d'entendre ce message ces dernières années.
En premier lieu, le Pape a centré son message sur Jésus Christ en tant que Seigneur et sauveur unique de tous afin que tous les croyant aient un rapport profond et personnel avec Jésus. Le Christianisme, le catholicisme et les sacrements ne sont pas des idées ou des symboles, ce sont une seule personne et son nom est Jésus. Il doit être le centre de tout ce que nous faisons. Tout doit commencer par lui. Les nouveaux programmes pastoraux de théologie et le New Age, politiquement correct, ne nous sauveront pas. Jésus, lui, nous sauvera.
Vient en second lieu la dignité humaine. Jean-Paul II a impressionné la nouvelle génération par la dignité et le caractère sacré de la vie, des premiers jusqu'aux derniers moments de la vie. La vie est un extraordinaire cadeau de Dieu qu'il faut chérir, honorer et protéger. Est-ce une surprise pour des milliers de jeunes qui se considèrent comme pour la vie, alors que leurs parents sont instables et simplement axés sur les questions de la vie et de la mort ? Dans la « culture de la vie » de Jean-Paul II, nous devons faire une grande place à l'étranger et au sans-abri. Nous devons soulager et donner des soins aux malades et aux mourants. Nous devons nous occuper des personnes âgés et des abandonnés. Nous devons accueillir l'immigré et défendre les enfants innocents qui sont à naître.
Troisièmement, Jean-Paul II nous a aidés à nous rendre compte que l'Eglise se mourait dans les endroits politiquement corrects où l'Evangile est prêché comme simple option de vie dans un supermarché des spiritualités, sans l' engagement d'appartenir à l'Eglise. L'Eglise prospère là où l'Evangile est prêché avec clarté, charité, piété et dévotion dans sa pleine intégralité. Jean-Paul II a dit aux jeunes d'annoncer la vérité de la Croix en annoncant la Bonne Nouvelle. Les jeunes ont pris ces mots à la lettre et ont porté la croix pendant les vingt dernières années. Pas simplement les deux faisceaux de bois mais aussi le puissant message de la croix. Au Canada, nous ne sommes pas près d'oublier les très fortes images de la croix des Journées Mondiales de la Jeunesse autour du Monde. Pour ce pèlerinage historique de 43 000 kilomètres d'un océan à l'autre, le Pape avait confié la croix à des jeunes. Ils l'ont portée triomphalement à travers la terre, presque comme une flamme olympique.
Quatrièmement, Jean-Paul II nous a enseigné l'aventure de l'orthodoxie : le défi de la fidélité, de l'intégrité, de l'authenticité et de la solidarité est ce qui attire les jeunes d'aujourd'hui. Pour des jeunes qui ne veulent pas vivre dans un monde qui constamment flatte bassement la jeunesse, ou une Eglise provocante qui compromet la vérité avec la charité et la pastorale, ces propositions sont très attrayantes. Combien de fois Jean-Paul II a-t-il parlé aux jeunes en leur rappelant que la famille est l'endroit privilégié pour l'accomplissement de la personne et de la société, et que le futur du monde et de l'Eglise passe par elle ?
Cinquièmement, Jean-Paul II a publié un appel à l'engagement. A ses amis il a dit : « nombreuses sont les voix qui exigent d'être partout : ces voix disent que le bonheur passe par l'argent, par le succès, ou la puissance. La plupart du temps ils proposent une joie qui vient avec le plaisir superficiel et passager ». L'appel alternatif était le refrain de Jésus. « Il appelle à être le sel de la terre et la lumière du monde, pour vivre dans la justice, pour devenir des instruments de l'amour et de la paix ». Le choix était difficile à faire et irrévocable. Il était entre « le bien et le mal, entre la lumière et les ténèbres et entre la vie et la mort ». Il n'y avait pas de raccourci ni de compromis pour Jean-Paul II, seulement la clarté. Et c'est ce que cherchent les jeunes d'aujourd'hui, non pas des réponses rapides, mais la simplicité de l'Evangile.
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