Le cardinal Angelo Sodano, doyen du Collège des cardinaux a présidé ce soir, à 17 h, en la basilique Saint-Pierre une messe de suffrage pour le défunt président polonais Lech Kaczynski
et les autres victimes de la catastrophe aérienne de Smolensk de samedi dernier.
Le corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège ou d'autres organismes internationaux à Rome et une délégation du gouvernement italien ont assisté à la célébration, ainsi que de nombreux Polonais présents à Rome.
Le cardinal Sodano était entouré de plusieurs cardinaux, dont le cardinal français Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, ancien « ministre des Affaires étrangères » de Jean-Paul II, mais aussi les cardinaux Angelo Comastri, archiprêtre de la basilique vaticane, Edmund Szoka, Giovanni-Battista Re, préfet de la Congrégation des évêques, et Bernard Law, archiprêtre de Sainte-Marie Majeure.
Anya Artymiak, journaliste polonaise, a confié à Zenit ses impressions à l'issue de la célébration qui a eu lieu à l'autel de la Chaire de Saint-Pierre. Elle a ressenti une grande émotion, mais en même temps beaucoup de sérénité. Elle a cité notamment une religieuse polonaise qui travaille au Vatican à l'atelier de restauration des tapisseries, les larmes aux yeux d'avoir pu participer à une telle célébration en une telle occasion.
Le cardinal Sodano s'est adressé aux « frères et sœurs » de Pologne dans leur langue, citant Jean-Paul II et son fameux « N'ayez pas peur ». Il a aussi exhorté à la foi et à l'espérance en soulignant que les personnes qui ont disparu dans la catastrophe ne sont pas « perdues » mais que leurs vies sont « transformées ».
Désormais, a dit en substance le cardinal doyen, les peines, les fatigues les difficultés sont finies pour ces défunts, mais leurs bonnes œuvres les suivent et leurs survivent. Et les Polonais, dont la patrie a une longue histoire de souffrance, peuvent compter sur l'amour de Dieu aussi dans cette épreuve.
L'accident ayant eu lieu la veille de la grande fête de la Miséricorde divine, le cardinal Sodano n'a pas manqué de confier les défunts « aux mains de la Miséricorde de Dieu ».
Faisant allusion au fait que la délégation polonaise se rendait au lieu du massacre de plus de 22.000 Polonais par le NKVD de Staline, à Katyn, le cardinal Sodano a aussi prié pour ces autres défunts de Pologne : Katyne porte désormais le symbole de la Croix du Christ, symbole de « gloire », a-t-il souligné.
C'est l'ambassadeur de Pologne près le Saint-Siège, Mme Hanna Suchocka, qui a souhaité – elle l'a expliqué à la fin de la messe en remerciant toutes les personnes présentes – qu'une telle messe puisse rassembler tous ceux qui souhaitaient faire un geste de solidarité à l'occasion de cet accident tragique qui décapite la classe politique polonaise.
Elle a aussi souhaité que cette messe soit présidée par le cardinal Sodano, non seulement parce qu'en tant que secrétaire d'Etat il a accompagné Jean-Paul II dans ses voyages dans sa patrie, mais parce qu'il a fait aussi lui-même plusieurs voyages en ce pays. Elle a aussi remercié le cardinal Comastri qui a permis une telle célébration dans la basilique vaticane.
Le cardinal Sodano représentera le pape aux funérailles du président polonais, dimanche prochain, à Cracovie.
Anita S. Bourdin