Reporters sans frontières exprime sa révolte après l’enlèvement et l’assassinat, le 10 octobre 2008, de Miguel Angel Villa Gomez Valle, directeur du quotidien privé Noticias de Michoacán, dont le corps sans vie a été retrouvé dans une décharge moins de douze heures après sa disparition.
’L’épouvantable litanie des enlèvements et exécutions de journalistes continue dans les Etats mexicains rongés par le crime organisé. Nos pensées vont d’abord à la famille et aux proches de la victime, dont le malheur ne pourrait être qu’aggravé si ce crime venait à ne pas être puni. Il est indispensable que le parquet spécial dédié à la lutte contre les crimes et délits commis envers les journalistes ait un pouvoir immédiat sur l’affaire’, a déclaré l’organisation.
Le 10 octobre dans la matinée, la police mexicaine a retrouvé le corps de Miguel Angel Villa Gomez Valle dans une décharge d’ordures, le long d’une route, à une cinquantaine de kilomètres de Lazaro Cardenas (Michoacán, Sud-Ouest). Le journaliste a été tué de deux balles dans le ventre et une dans la tête.
Ses proches ont affirmé à l’Agence France-Presse (AFP), que M. Villa Gomez avait quitté son bureau de Lazaro Cardenas pour rentrer chez lui le 9 octobre vers 22 heures. Il n’avait pas fait état de menaces à son encontre. Son journal, un quotidien régional de format tabloïd, traitait habituellement de faits divers le plus souvent liés à la corruption, au crime organisé et au narcotrafic.
Les enlèvements, disparitions et assassinats de journalistes sont fréquents dans cette région. Mauricio Estrada Zamora, du quotidien régional La Opinión de Apatzingán, est porté disparu depuis le 12 février 2008. Gerardo Israel García Pimentel, journaliste du quotidien La Opinión de Michoacán, a été tué par balles le 8 décembre 2007 à Uruapan. José Antonio García Apac, directeur de l’hebdomadaire Ecos de la Cuenca, est porté disparu depuis qu’il a été vu pour la dernière fois, le 20 novembre 2006, près de Tepalcatepec, alors qu’il s’apprêtait à rejoindre son domicile de Morelia (capitale de l’État). L’enquête ouverte sur sa disparition n’a donné aucun résultat. Jaime Arturo Olvera Bravo, photographe free-lance et ancien correspondant du quotidien La Voz de Michoacán, a été tué le 9 mars 2006, à La Piedad.
RSF 11.10.2008