Reporters sans frontières est choquée par la vague de violence qui ravage l’État de Chihuahua (Nord) et qui a coûté la vie à Candelario Pérez Pérez, 32 ans, journaliste du magazine de faits divers Sucesos, tué par balles le 23 juin 2008, à Ciudad Juárez. Le mobile du crime reste à déterminer.
“Si rien n’indique pour l’instant qu’il soit lié à sa profession, l’assassinat de Candelario Pérez Pérez vient s’ajouter aux récentes agressions et menaces envers des journalistes constatées ces derniers mois dans la zone frontalière des États-Unis, en particulier dans l’État de Chihuahua. La lutte engagée au niveau fédéral contre les cartels et les cruelles représailles de ces derniers font craindre pour la vie des journalistes et plus largement pour l’avenir de la profession. Nous n’ignorons pas qu’il faudra du temps pour contenir la criminalité organisée, dont l’emprise est devenue considérable. Le combat contre l’impunité doit susciter une réelle coopération entre les autorités fédérales et les gouvernements d’État”, a déclaré Reporters sans frontières.
Le 23 juin 2008, vers 19h30, Candelario Pérez Pérez se rendait chez ses parents à bord d’un véhicule de type Chevrolet Silverado immatriculé au Texas lorsque des individus, armés de mitraillettes AK-47 et circulant à bord d’une camionnette de couleur foncée, ont ouvert le feu sur lui. Les enquêteurs ont relevé sur place une quinzaine d’impacts de calibre 9 millimètres. Candelario Pérez Rodríguez, directeur de Sucesos et père du défunt, a confié à la presse que son fils avait été mêlé à une altercation dans un bar peu avant les faits et qu’une voiture l’avait suivi lorsqu’il avait quitté les lieux. Il a également fait savoir que la victime pratiquait la revente de voitures comme complément à ses activités journalistiques.
Candelario Pérez Pérez travaillait depuis quinze ans comme journaliste et secrétaire de rédaction de Sucesos, consacré aux faits divers et fondé il y a trente ans par son père. Le magazine, de parution irrégulière, n’était pas sorti depuis deux mois en raison des problèmes de santé de son directeur.
En proie à la contrebande et au trafic de drogues, l’État de Chihuahua est une des régions les plus meurtrières du Mexique. On y a recensé plus de 500 morts violentes depuis le début de 2008.
RSF 26.06.2008