L'observateur permanent du Saint-Siège auprès du Bureau des Nations Unies à Genève est intervenu le 28 septembre à la session du Conseil de l'Onu pour les droits de l'homme. Interviewé par Radio Vatican au lendemain de son intervention, il a souligné l'importance que « la personne puisse vraiment se réaliser dans toutes ses dimensions, y compris spirituelle ».
Dans cette interview, le haut prélat a évoqué les dangers que court actuellement la liberté religieuse, citant l'instrumentalisation de la religion à des fins politiques ou pour manipuler l'opinion publique.
« La question de la liberté religieuse devient un thème brûlant dans le débat international, étant données les situations qui se développent dans plusieurs pays, comme les réactions contre des thèmes religieux : par exemple, l'invitation à brûler le Coran ou les violations des droits des chrétiens dans des pays musulmans, etc. », a souligné Mgr Tomasi.
Conscient de « cette nouvelle visibilité de la religion dans l'arène internationale », le haut prélat a souhaité que l'on mette en pratique « des politiques qui arrivent vraiment à protéger les individus, leurs croyances, leur communauté de foi afin qu'ils aient la possibilité de vivre ensemble de manière pacifique ».
« Nous vivons vraiment des moments très difficiles où l'on risque de marginaliser tout ce qui va au-delà des intérêts économiques et des intérêts matériels immédiats », a-t-il mis en garde. « Nous devons garder ouverte la possibilité que la personne puisse vraiment se réaliser dans toutes ses dimensions, y compris spirituelle », a-t-il insisté.
Et d'inviter à travailler pour que « dans les structures de la société, c'est-à-dire au-delà des grands discours abstraits et théoriques, dans les structures et dans les lois nationales, dans le système éducatif, dans le système judiciaire de chaque pays, dans le contexte politique de la société civile, la religion ne devienne pas une excuse pour la discrimination ».
« La liberté d'expression me semble être la voie pour protéger la liberté religieuse », a-t-il poursuivi, « parce que si nous n'avons pas cette liberté de pouvoir discuter, de pouvoir traiter de toutes les questions, de pouvoir affronter sereinement les opinions des autres, nous risquons de créer des Etats oppressifs et des politiques qui ne respectent pas les droits de l'homme ».
« C'est pourquoi quand la critique est faite avec respect, cette critique peut devenir un bien, une ressource pour la communauté humaine », a encore affirmé Mgr Tomasi.
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