La presse sénégalaise a rendu hommage mardi à la chanteuse Miriam Makeba, symbole de la lutte anti-apartheid décédée dans la nuit de dimanche à lundi en Italie, qualifiée de "Mama Africa" et de "mère de tous les combats".
"Par sa voix sublime et si pénétrante, cette panthère noire qui s'était produite sur les plus grandes scènes du monde avait combattu ce vil système (apartheid) de l'extérieur, toutes griffes dehors", écrit le journal Le Soleil (pro-gouvernemental).
Mais le quotidien rappelle également qu'"en 1971 ou 1972", Miriam Makeba invitée à Dakar pour un concert, avait vu sa prestation "annulée et fut priée par les autorités de repartir pour la Guinée, où elle résidait".
"Elle garda de cette mésaventure une profonde amertume" mais "c'était aux pires moments de la brouille entre (le président sénégalais Léopold Sédar) Senghor et (son homologue guinéen Ahmed) Sékou Touré", leader progressiste devenu dictateur, rappelle le journal.
"La rebelle souveraine s'est assoupie à jamais", titre de son côté Sud Quotidien qui salue "un des symboles les plus puissants de la lutte anti-apartheid".
"L'Afrique est sevrée à jamais d'une icône, une combattante pour la liberté et la justice", souligne pour sa part Le Matin.
"L'arrivée de Barack Obama, un homme de couleur à la magistrature suprême des Etats-Unis, est un signe de victoire, un travail accompli qui pourrait laisser croire que le rêve de Mama Africa s'est réalisé. +Rest in peace+ (Repose en paix)", conclut le journal privé sénégalais.
Le Monde.fr 11.11.2008