Dans le viseur de la magistrature romaine : deux opérations présumées suspectes de l'IOR, remontant à octobre et à novembre 2009, concernant un prélèvement de 600 000 euros d'un compte ouvert à la banque Intesa San Paolo au nom d'un prêtre et de chèques d'une valeur de 300 000 euros encaissés sur un compte de l'IOR auprès d'une agence Unicredit.
Depuis septembre dernier, Ettore Gotti Tedeschi et Paolo Cipriani, respectivement président et directeur général de l'IOR, sont mis en examen par le Parquet de Rome pour violation du décret législatif 231 de 2007, réglementation portant sur la prévention du blanchiment d'argent. L'enquête avait mené à la mise sous séquestre à titre préventif de 23 millions d'euros – sur 28 au total – déposés sur le compte courant au nom de l'IOR auprès du Credito artigiano spa de Rome.
Dans une lettre publiée intégralement sur le site Internet du Financial Times, le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège avait expliqué que l'IOR jouit d'un statut spécifique : « implanté sur le territoire de l'Etat de la Cité du Vatican, il n'est pas soumis à la juridiction des Banques nationales » et « n'est pas à proprement parler une ‘banque' » mais plutôt « un organisme gérant internationalement les fonds des institutions catholiques ayant pour fin l'apostolat et la charité ».
« Son statut particulier fait que son insertion dans le système financier international et ses règles nécessitent une série d'accords, notamment en vertu des nouvelles normes fixées par l'Union Européenne pour la prévention du terrorisme et du recyclage de capitaux, et pour examiner les procédures permettant au Saint-Siège d'entrer dans la Liste Blanche », avait-il ajouté.
S'adressant encore aux journalistes, ce mercredi 20 octobre, le père Lombardi a parlé d'un « problème d'interprétation et de forme. Les responsables de l'IOR affirment pouvoir clarifier cette question au plus tôt dans les sièges compétents ».
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