Des milliers de circassiens, forains, montreurs de marionnettes, artistes de rue, groupes folkloriques, ont en effet rencontré le pape, samedi dernier, 1er décembre 2012, au Vatican. Cet évènement, pour lequel avaient été dressés un chapiteau et un manège sur la place Saint-Pierre (cf. Zenit du 27 novembre 2012) était organisé par le Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement.
Le pape a salué les participants en diverses langues, souhaitant en français que leur « joie trouve sa source en Dieu et qu’elle soit fortement associée à la confiance en Lui et en son amour » et exhortant à « devenir des imitateurs de Dieu ».
« Vous allégez le fardeau du travail quotidien », leur dit-il en anglais, leur proposant en allemand de faire de leur monde « un laboratoire des grands thèmes de l'œcuménisme et des rencontres interreligieuses ».
La fonction sociale et culturelle du spectacle
Benoît XVI les encourage à « ne pas se laisser déterminer par des intérêts économiques » car, estime-t-il, « la dignité de tout homme s’exprime aussi dans l’exercice honnête de sa profession et dans la pratique de la gratuité ».
Pour le pape, le spectacle itinérant a « une fonction sociale et culturelle ».
C'est pourquoi, évoquant leurs difficultés propres, telles « l’instruction des enfants, la recherche de lieux adaptés pour les spectacles, les permis de séjour pour les étrangers », il souhaite que les administrations publiques s’engagent pour « leur protection », et il encourage la société civile à « dépasser les préjugés » afin de faciliter « une bonne insertion dans les réalités locales ».
En outre, il plaide auprès des communautés ecclésiales où font halte les gens du spectacle afin qu’elles fassent preuve « d’accueil et de disponibilité », afin de « venir à la rencontre de leurs nécessités spirituelles ».
Les valeurs du monde du spectacle
Le pape s’arrête longuement sur le « langage particulier » de l’art des gens du spectacle, qui suscite « des sentiments de sérénité, de joie, de concorde », grâce à la « gaieté des spectacles, à la joie récréative des jeux, à la grâce des chorégraphies, au rythme de la musique ».
Benoît XVI y voit une « voie immédiate de communication » qui attire sans peine le « dialogue avec les petits et les grands », notamment par le biais de « l’émerveillement ». Il rend hommage à cet environnement qui « garde vivant » le « dialogue entre les générations, le sens de l’amitié, le goût du travail d’équipe ».
Grâce à ces caractéristiques, souligne-t-il, le monde du spectacle peut témoigner des valeurs qui font partie de sa tradition : « l’amour envers la famille, l’attention pour les petits, pour les personnes handicapées, le soin des malades, la valorisation des personnes âgées et de leur patrimoine d’expériences ».
Le pape salue enfin des métiers qui exigent « sacrifice, responsabilité et persévérance, courage et générosité », et qui sont experts de « l’accueil et l’hospitalité ».
La joie de la foi
Tous ces thèmes ne sont pas sans rapport avec la « joie » du chrétien que Benoît XVI mentionne régulièrement.
C’est en ce sens que, leur rappelant que « l’Eglise elle-même pérégrine, comme eux, dans ce monde », il les invite à « participer à sa mission divine à travers leur travail quotidien ».
Il s’agit donc pour les gens du spectacle de « manifester la joie d’être chrétien et d’appartenir à l’Eglise ».
Ils ont également, ajoute le pape, un rôle auprès des jeunes : « veillez à ce que, avec les valeurs de l’Evangile, vous puissiez continuer à offrir aux jeunes générations l’espérance et l’encouragement dont elles ont besoin », comme remèdes à la « fermeture sur soi » et au « pessimisme » qui « empêchent de cueillir la beauté de l’existence ».
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