Un séminaire pour les évêques du Moyen-Orient, intitulé« la Communication comme instrument d’évangélisation, de dialogue et de Paix au Moyen-Orient » est en cours au Liban, au centre de conférence Béthanie Harissa (17-20 avril 2012). Il est organisé par le Conseil pontifical des communications sociales, en collaboration avec l’Assemblée des patriarches catholiques d’Orient.
Cette rencontre fait suite à l’Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient du synode des évêques (2011), et a pour perspective la visite du pape au Liban (septembre 2012), ainsi que le synode sur la nouvelle évangélisation (octobre 2012).
Autour de Mgr Claudio-Maria Celli, président du Conseil pontifical des communications sociales, toutes les Eglises et les rites présents au Moyen-Orient sont représentés, avec 40 évêques, 30 prêtres et 10 laïcs. C’est ce que rapporte le site internet du patriarcat latin de Jérusalem, dans un compte-rendu de ces journées.
Rôle de l’Eglise pour la paix
Pour le patriarche maronite Béchara Raï, intervenu le 18 avril, les outils de communication devraient permettre d’instaurer un « printemps chrétien » : il a appelé en ce sens les « chefs des églises de l’Orient arabe », qui vit « au rythme des révolutions », à « guider les citoyens chrétiens vers la mise en place d’un printemps chrétien qui serait en harmonie avec leur rôle historique».
Ce printemps chrétien, a-t-il poursuivi, devrait permettre à ces citoyens de «vivre leurs valeurs et de rejeter toute violence, tout en appelant au dialogue et à l’entente, ainsi qu’aux solutions pacifiques qui préservent les droits de tous».
Les chrétiens sont en effet « attendus » dans la société arabe, ont confirmé les participants : ils ne doivent pas vivre selon une « pastorale de conservation ou de répétition ». Dénonçant le manque de liberté d’expression dans certains pays, les participants ont également soulevé le « manque de coordination entre les églises et les diocèses ».
Communiquer aussi auprès des fidèles
Durant les carrefours du séminaire, le Liban a témoigné de son expérience efficace, avec « Télé lumière » et « Noursat », pour encourager les médias chrétiens à « entrer en concurrence avec les autres médias » et « apporter une culture digne de fidéliser, enrichir, les cibles chrétiennes. »
Mgr William Hanna Shomali, évêque auxiliaire du patriarcat latin pour Jérusalem, a témoigné du site web du patriarcat, de sa newsletter et de son bulletin d’archives, invitant à s’adresser aussi aux fidèles : « nos efforts médiatiques ne doivent pas s’orienter uniquement aux journalistes ».
En Jordanie, le père Rifat Bader a annoncé l’inauguration du centre catholique d’études et de formation aux médias, le 25 avril 2012 à Amman et le lancement du nouveau site d’abouna.org en langue arabe et anglaise.
Rejoindre les jeunes
Les participants se sont mis d’accord sur la « création impérative » d’un site diocésain afin que « l’Eglise retrouve les jeunes et les chrétiens dans leur milieu, leur culture », selon les mots de Benoît XVI: « le défi de l’Eglise est d’inculturer le message du Salut dans le monde d’aujourd’hui. Le web devrait devenir le nouveau « parvis des gentils » en dialogue respectueux et enrichissant avec les autres religions, croyances et non croyances. »
Pour cela, il faut « investir dans les ressources humaines pour avoir du personnel qualifié » et éduquer au « discernement » de l’utilisation de l’information.
Les congressistes ont proposé enfin de prolonger ce congrès de manière concrète en créant une commission « spéciale médias » au sein du Conseil pontifical des patriarches catholiques d’Orient.
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