Pour le 50e anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II, l’association entend re-proposer l’enseignement de « Sacrosanctum Concilium », la constitution conciliaire sur la liturgie et son chapitre 6 qui traite de la musique sacrée.
Dans le cadre de l’Année de la foi, ouverte le 11 octobre dernier, Benoît XVI leur a rappelé que la musique sacrée peut « favoriser la foi » et « coopérer à la nouvelle évangélisation ».
Accueillir la Parole de Dieu
Pour illustrer le bénéfice de la musique sacrée sur la foi, le pape a cité le chemin de conversion de saint Augustin, aidé notamment par le chant des psaumes et des hymnes, dans les liturgies présidées par saint Ambroise à Milan.
C’est ce qu’écrit saint Augustin au livre 10 des Confessions : « Quand me viennent à l’esprit les larmes que les chants d’Eglise m’arrachèrent aux débuts de ma foi reconquise, et l’émotion que suscite encore aujourd’hui en moi non pas le chant, mais les paroles chantées, si elles sont chantées avec une voix limpide et la modulation la plus avantageuse, je reconnais à nouveau la grande utilité de cette pratique » (33, 50).
Cette expérience « forte », a précisé le pape, n’est pas une « recherche du simple plaisir sensible », mais le signe que « la musique et le chant peuvent aider à accueillir la Parole de Dieu et à goûter une émotion salutaire ».
Dans le même sens, a-t-il poursuivi, selon Sacrosanctum Concilium, « le chant sacré, uni aux paroles, est une partie nécessaire et intégrante de la liturgie solennelle », non pas « pour des motifs purement esthétiques, dans un sens superficiel », mais parce qu’il « coopère, par sa beauté, à nourrir et à exprimer la foi », et donc à « la gloire de Dieu et la sanctification des fidèles, qui sont la fin de la musique sacrée ».
Ainsi, pour Benoît XVI, si « la foi naît toujours de l’écoute de la Parole de Dieu », il ne fait aucun doute que « la musique et surtout le chant puissent conférer à la récitation des psaumes et des cantiques bibliques une plus grande force communicative ».
C’est pourquoi les chorales de chant sacré rendent un « précieux service » et leur musique n’est pas « un accessoire ou seulement un embellissement extérieur de la liturgie », mais elle est « elle-même liturgie », a affirmé le pape, estimant que le chant aide « à faire descendre la Parole de Dieu au plus profond du cœur », qu’il « prie et fait prier ».
D’ailleurs, a-t-il ajouté, « la participation active du peuple de Dieu à la liturgie ne consiste pas seulement à parler, mais aussi à écouter, à accueillir avec les sens et avec l’esprit la Parole, et ceci vaut aussi pour la musique sacrée ».
La beauté de Dieu
S’inspirant de l’expérience du poète français Paul Claudel, converti en écoutant le chant du Magnificat durant les vêpres de Noël en la Cathédrale Notre-Dame de Paris, Benoît XVI a également souligné le rapport entre le chant sacré et la nouvelle évangélisation.
A l’instar du poète dont le cœur fut « touché » et qui « crut », « tant de personnes ont été touchées au plus profond de l’âme en écoutant la musique sacrée » et nombreux sont « ceux qui se sont sentis à nouveau attirés vers Dieu par la beauté de la musique liturgique » a constaté le pape.
C’est pourquoi il a encouragé les interprètes à « améliorer la qualité du chant liturgique, sans avoir peur de retrouver et de valoriser la grande tradition musicale de l’Eglise, qui trouve ses deux plus hautes expressions dans le grégorien et dans la polyphonie ».
En effet, a-t-il insisté, la musique liturgique doit « tendre toujours plus vers le haut, pour louer dignement le Seigneur et pour montrer que l’Eglise est le lieu où la beauté est chez elle ».
Le pape a affirmé pour conclure que la musique sacrée « peut avoir et a de fait une tâche considérable, pour favoriser la redécouverte de Dieu », ainsi qu’une « adhésion renouvelée au message chrétien et aux mystères de la foi ».
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