Dans l’éditorial qu’il a consacré à Octava Dies, l’hebdomadaire d’informations du Centre télévisé du Vatican, le P. Lombardi a évoqué la « sécheresse » qui touche actuellement la région de la Corne d’Afrique et crée « une situation dramatique d’urgence humanitaire dont la population somalienne est la principale victime ».
« La faim et la soif poussent d’innombrables personnes à rechercher désespérément de l’aide en fuyant vers les pays frontaliers où près de 2000 personnes affluent chaque jour dans des camps de réfugiés. On parle de marche à pieds exténuantes sous la menace et les attaques des pillards et d’enfants attaqués par des troupeaux de hyènes », explique-t-il.
En juillet 1989, rappelle le P. Lombardi, Mgr Salvatore Colombo, évêque de Mogadiscio, avait été assassiné devant la porte de la cathédrale. « Depuis, l’administrateur apostolique du diocèse réside hors du pays ». « En 2003, une volontaire laïque infirmière, Annalena Tonelli, était assassinée à coups de fusil en Somaliland, puis ce fut le tour de sœur Leonella Sgorbati, morte – comme le rappelait le pape le 7 janvier 2007 – ‘en invoquant le pardon de ses assassins’ ».
« Ce ne sont que trois noms – souligne le P. Lombardi – pour dire que l’Eglise catholique est présente et souffre avec le peuple somalien, mais les victimes innocentes sont désormais incalculables, y compris parmi les autres confessions chrétiennes à cause d’une haine intégriste et parmi la population innocente à cause de la lutte armée entre les factions politiques et ethniques ».« Depuis 20 ans, le pays est sans direction, la piraterie fait rage devant ses côtes, beaucoup de travailleurs humanitaires ont dû abandonner leur engagement à cause des violences et des menaces dont ils font l’objet », déplore-t-il.
« Même si le pape rappelle chaque année la Somalie dans son discours aux diplomates – conclut-il – la sensation est répandue que l’opinion publique mondiale et la communauté internationale se sont résignées et ont abandonné ce pays malheureux à son destin ». « Cherchons-nous nous aussi à l’oublier, ou les images horribles et les appels angoissants de ces derniers jours réussiront-ils à réveiller notre sens des responsabilités et de la solidarité ? »
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