Alors que s’ouvre le 16 septembre la 63e Assemblée générale des Nations unies à New York, Reporters sans frontières déplore la décision des Nations unies de ne pas accorder des accréditations aux médias taïwanais. Dans une lettre à Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, l’organisation lui avait demandé auparavant qu’une solution soit trouvée afin que les journalistes de Taiwan aient la possibilité de couvrir les travaux de l’organisation
Depuis des années, les services compétents des Nations unies refusent systématiquement des accréditations de presse aux journalistes taiwanais, indiquant que Taiwan n’est pas un Etat membre reconnu par l’Assemblée générale.
"Alors que la récente décision du nouveau président Ma Ying-jeou de renoncer cette année à demander l’adhésion aux Nations unies présente un signe certain de réchauffement des relations de Taiwan avec la Chine, on peut espérer que les Nations unies le prendront en considération et fassent un geste en faveur des médias de Taiwan. D’autant plus que le respect de la liberté de la presse à Taiwan est réel et le pays jouit d’un pluralisme de l’information malheureusement trop rare en Asie", a écrit Robert Ménard dans sa lettre à Ban Ki-moon.
Reporters sans frontières ne souhaite pas se prononcer sur les relations entre la Chine populaire et Taiwan, mais il est inacceptable que les Nations unies pratiquent une telle discrimination. "De fait, l’ONU privilégie le facteur national plutôt que la Déclaration universelle des droits de l’homme dont l’article 19 garantit la liberté de la presse et la libre circulation de l’information. A l’instar des organisations de journalistes taiwanais, nous affirmons que les professionnels de l’information sont des individus qui ne représentent pas leur pays, mais seulement leurs médias", a affirmé l’organisation.
Avant 2004, les journalistes taiwanais étaient autorisés à couvrir l’Assemblée de l’Organisation mondiale de la santé, mais sous la pression de Pékin, ce droit leur a été retiré.
RSF 16.09.2008