L’Assemblée générale a achevé, ce soir, une réunion de haut niveau qui aura permis aux États Membres de souligner l’importance du dialogue entre les religions, de la compréhension entre les peuples et des droits de l’homme dans la promotion d’une « culture de paix ».
Pendant deux jours, 75 États Membres se sont diversement attachés à réaffirmer les objectifs et principes de la Charte des Nations Unies et de la Déclaration universelle des droits de l’homme, à rejeter l’utilisation de la religion à des fins politiques ou pour des actes terroristes, à combattre les préjugés culturels, ethniques et religieux et à établir un équilibre entre liberté d’expression et respect des croyances.
Une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement, dont le Roi Abdullah d’Arabie saoudite, les Présidents américain George Bush, pakistanais Asif Ali Zardari, israélien Shimon Peres, afghan Hamid Karzai et le Premier Ministre britannique Gordon Brown, participaient à ce dialogue qui, tout à la fois, répondait à une requête du souverain saoudien, après la Conférence mondiale sur le dialogue, tenue à Madrid en juillet 2008, et s’inscrivait dans la perspective de l’Année internationale du rapprochement des cultures, en 2010.
Au terme de la réunion qui n’a donné lieu à aucune déclaration finale, l’Assemblée générale a adopté une résolution* où elle affirme à nouveau que la « compréhension mutuelle » et le « dialogue entre les religions » sont des « volets importants du dialogue entre les civilisations et de la culture de paix ». Elle prie également l’UNESCO de « jouer un rôle de premier plan dans les préparatifs de la célébration de l’Année internationale du rapprochement des cultures en 2010 ».
« Jamais un tel dialogue n’a été aussi important », a déclaré le Premier Ministre du Royaume-Uni, pour qui « la vie est dans les différences qui nous enrichissent et non dans celles qui nous divisent ». Le Chef de l’État pakistanais a affirmé que la religion avait pour vocation de « rassembler les nations et non d’ériger des murs entre elles » et a appelé à « faire de la foi un terrain commun à toutes les civilisations ». M. Zardari a invité les Occidentaux « à ne pas tomber dans le piège tendu par les fossoyeurs de l’islam qui alimentent les peurs imaginaires concernant une religion d’espoir ».
« La confrontation est facile, tandis que la conciliation est difficile, mais il est possible d’y parvenir à force de détermination », a observé le Premier Ministre de la Turquie, Recep Tayyip Erdoğan, qui s’est dit reconnaissant de toutes les initiatives visant à la promotion du dialogue pour la paix. Il a ainsi rappelé, parmi celles-ci, les objectifs de l’Alliance des civilisations.
L’Alliance, établie en 2005, à l’initiative des Gouvernements de l’Espagne et de la Turquie et sous les auspices des Nations Unies, vise à améliorer la compréhension mutuelle et la coopération entre les États et les peuples, quelles que soient leur culture ou leur religion et, ce faisant, à contrecarrer les forces qui alimentent la polarisation et l’extrémisme.
Le Secrétaire général de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), Ekmeleddin Ishanoglu, a en effet regretté l’absence de volonté politique responsable, selon lui, de l’échec de la diffusion « vers l’homme de la rue » des « messages de tolérance et de compréhension mutuelle ». « Les outils puissants des médias sont mobilisés pour inventer un lien conceptuel entre islam et terrorisme », a-t-il notamment dénoncé.
Le représentant de l’Iran a déploré à son tour le fait que certains pays et régions soient les cibles d’une « propagande injuste, inique et partiale qui s’emploie à fausser les faits et les réalités ». Il est essentiel, a-t-il préconisé, de prévenir tout abus des différences culturelles et religieuses.
Le Président Bush, qui a rappelé que la Déclaration universelle des droits de l’homme proclamait « le droit de chacun de choisir sa religion ou d’en changer », a affirmé que les États-Unis avaient fait de la « liberté religieuse » un « pilier » de leur politique étrangère. « Ces huit dernières années ont montré combien la liberté et la foi ont pu orienter et conduire le monde vers la paix », a déclaré M. Bush, qui achèvera son mandat présidentiel en janvier 2009.
L’Assemblée a été saisie d’un projet de résolution sur la Décennie internationale de la promotion d’une culture de la paix et de la non violence au profit des enfants du monde, 2001-2010**.
13.11.2008