dans les interstices des pierres du Mur Occidental, le « Mur des Lamentations », soubassement du Temple de Jérusalem, en 2009. Le pape plaide pour la compréhension et la confiance mutuelle des religions, le rejet de la violence au nom de la religion, l'éducation à la paix.
Le pape Benoît XVI a reçu en audience, ce jeudi matin, 10 novembre 2011, une délégation du « Conseil religieux israélien », conseil des chefs religieux d’Israël, en la salle des Papes du palais apostolique du Vatican.
Favoriser un climat de confiance
« En ces temps troublés, souligne le pape, le dialogue entre les différentes religions devient de plus en plus important pour créer une atmosphère de compréhension et de respect mutuels qui puisse conduire à l’amitié et à une confiance solide les uns dans les autres. C’est urgent pour les responsables religieux de terre Sainte qui, tout en vivant en un endroit rempli de souvenirs sacrés pour nos traditions, sont quotidiennement éprouvés par les difficultés de la vie ensemble en harmonie. »
Le pape met en garde contre deux dangers diagnostiqués en particulier à Assise le 27 octobre dernier: la violence « au nom de la religion », et la violence « comme conséquence de la négation de Dieu qui caractérise souvent la vie dans la société moderne ». Le pape invite au contraire à « réaffirmer que la relation de l’homme à Dieu droitement vécue est une force pour la paix. »
Plus encore que par les paroles, Benoît XVI invite à rendre cette « vérité » bien « visible » dans la façon de « vivre les uns avec les autres au quotidien ». Le pape encourage à « favoriser un climat de confiance et de dialogue entre les responsables et les membres de toutes les traditions religieuses présentes en Terre Sainte. »
Les piliers de la paix
Et puis le pape indique une « grande responsabilité » commune, la tâche « d’éduquer les membres de nos communautés religieuses respectives, dans l’idée de nourrir une plus grande compréhension réciproque, et de développer une ouverture en vue de coopérer avec des peuples de traditions religieuses différentes de la nôtre. »
Le pape en appelle à un plus grand engagement « pour la justice et la dignité humaine et il rappelle 4 piliers de la paix – indiqués déjà par Jean XXIII dans « Pacem in Terris » – : justice, vérité, amour et liberté. Il invite au « courage » de la réconciliation, et à la « confiance » car « c’est Dieu lui-même » qui « montre le chemin ».
Le pape leur confie sa prière à Jérusalem, devant le Mur Occidental : il a glissé entre les pierres du Mur du Temple sa prière pour la paix de Jérusalem (cf. Ci-dessous, « Documents », pour le texte intégral de cette allocution).
Le pape redit sa prière : « Que le Seigneur entende ma prière pour Jérusalem aujourd’hui et remplisse vos cœurs de joie pendant votre visite à Rome. Puisse-t-il écouter la prière de tous les hommes et de toutes les femmes qui lui demandent la paix pour Jérusalem. »
Une "première" pour Israël
Au début de l’audience, quatre responsables non-chrétiens ont adressé quelques mots à Benoît XVI : le grand rabbin ashkénaze d’Israël Yonah Metzger, le Cheikh Kiwan Mohamad, chef des Imams en Israel, le Cheikh Tarif Mouafak, chef de la communauté Druze en Israël, et Mirza Masroor Ahmad, Khalifatul Masih V, chef de la communauté musulmane mondiale Ahmadyyah.
Les catholiques étaient représentés notamment par le patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal, et le Custode de Terre Sainte, le P. Pierbattista Pizzaballa, OFM.
Le rabbin David Rosen, qui a participé, le 27 octobre à la rencontre d’Assise était également présent (cf. Zenit du 28 octobre 2011).
Le conseil des chefs religieux d’Israël représente les confessions principales du pays et une douzaine d'institutions religieuses. Il s’est engagé, à sa création en 2007, à « favoriser la compréhension » et à réunir des représentants de différentes confessions et les communautés en Israël. Il se proposait ainsi de contribuer à résoudre les conflits et combattre les injustices.
Benoît XVI a rencontré les membres de ce Conseil à l’occasion de son voyage en Terre Sainte en 2009 et il les avait invités à se réunir une prochaine fois à Rome.
Selon un communiqué de l’Ambassade d'Israël près le Saint-Siège, cette rencontre constitue « une première dans l’histoire des relations entre Israël et le Saint-Siège, et dans les annales des relations entre le Pape et la Terre Sainte ».
Anita S. Bourdin
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