Au soir du 20 janvier, une série d'attaques à la bombe coordonnées et d'assauts armés ont frappé différents objectifs à Kano, la principale ville du nord du Nigeria, dont un certain nombre de commissariats de police.
L’archevêque de Jos précise qu’il a parlé avec le curé de l'église de Notre-Dame des Apôtres joint sur son téléphone portable : il était contraint à se cacher, étant la ligne de mire des agresseurs.
Les communications sont difficiles : « Les lignes téléphoniques sont interrompues, je ne sais si cela est dû à un problème technique ou à d'autres causes. La situation est encore confuse. Nous verrons comment réagira le gouvernement à cette nouvelle attaque », ajoute l’archevêque.
Mgr Kaigama confirme également qu'à Jos arrivent actuellement des chrétiens fuyant l'Etat de Yobe (dans le nord du pays) du fait des récentes attaques perpétrées par les membres de la secte islamiste Boko Haram : « Attendu que Jos est une zone dans laquelle les chrétiens sont prédominants, ces personnes arrivent ici pour y retrouver des amis et des parents ».
Pour Mgr Kaigama il est nécessaire « d'aller au-delà de l'aspect religieux » de la crise : « A chaque fois que des chrétiens et des musulmans sont tués, il faut se rappeler qu'existent des forces mauvaises qui manipulent la religion pour des objectifs qui leurs sont propres ».
Il essaye d’analyser la situation : « Nous devons comprendre qui sont ces forces. De nombreux intérêts alimentent la tension et la violence au Nigeria. Il est incroyable de voir comment la secte Boko Haram réussit à conduire des attaques toujours plus sophistiquées et coordonnées non seulement contre la population civile mais également contre les agents de l'Etats. Ce sont des attaques conduites de manière très efficace et avec précision ».
« C'est pourquoi nous devons regarder par-delà les apparences : il existe un réseau sophistiqué qui recrute des personnes, les entraîne et les arme afin de conduire ce type d'attaques », déplore l’archevêque.