Reporters sans frontières demande la libération du cinéaste et journaliste indépendant américain Andrew Berends et de son interprète nigérian, Samuel George, arrêtés par des soldats nigérians, le 31 août 2008 sur le front de mer de Port Harcourt (Sud), et accusés d’”espionnage”.
“Andrew Berends a été injustement arrêté pour avoir fait son métier et rien d’autre. Il est absurde de croire que leur détention réussira à masquer le désastre économique et écologique en cours dans le delta du Niger. Son interprète et lui doivent être relâchés et laissés en paix au plus vite. Le prétexte de l’espionnage, utilisé pour la troisième fois depuis un an contre des étrangers, est absolument infondé”, a déclaré l’organisation.
Andrew Berends et Samuel George ont été incarcérés dans des conditions éprouvantes au siège du State Security Service (SSS, renseignements intérieurs) à Port Harcourt. Retenus dans une cellule sans nourriture et presque pas d’eau, ils ont été empêchés de dormir par des interrogatoires répétés. Le matériel de tournage, ainsi que les téléphones et les films du journaliste lui ont été confisqués. Le journaliste américain a été libéré après 36 heures de détention, avec l’ordre de se représenter au siège du SSS le 2 septembre à 9 heures. D’après un bref courrier électronique qu’il est parvenu à envoyer après sa libération provisoire, Andrew Berends aurait été inculpé d’”espionnage”. Son interprète est toujours détenu.
Andrew Berends est un cinéaste et journaliste plusieurs fois primé et se trouvait depuis avril 2008 dans la région du delta du Niger pour réaliser un film sur cette zone pétrolifère stratégique, où l’armée et une rebellion séparatiste s’affrontent depuis plusieurs années.
En avril 2008, quatre documentaristes américains et leur accompagnateur nigérian ont été détenus pendant six jours et accusés d’espionnage pour les même motifs. En septembre 2007, deux journalistes allemands et une militante américaine avaient été incarcérés pendant deux semaines pour des raisons similaires.
RSF 02.09.2008