Le cardinal Laurent Monsengwo, archevêque de Kinshasa (République Démocratique du Congo – RDC) élevé à la pourpre cardinalice le 22 novembre dernier à Rome par Benoît XVI, a lancé un fort appel à la paix dans l'est du pays
Le 5 décembre, dans le Stade des Martyrs, le cardinal africain a invité à « mettre fin à la guerre au Congo en général et singulièrement dans l'Est du pays », au Nord Kivu où les violences ne cessent de s'intensifier.
« Point n'est besoin de tuer tant d'hommes et de femmes, point n'est besoin de tant de violences innommables pour se faire de l'argent. C'est de l'argent criminel », a-t-il lancé avec force. « Nous invitons les personnes concernées par cette guerre à déposer les armes et à faire la paix dans la justice d'abord et ensuite dans la réconciliation. Cette réconciliation que le Christ donne à ceux et celles qui tuent la haine dans leur cœur ».
L'archevêque de Kinshasa a souhaité que soient trouvés des accords qui aillent « dans le sens du bien du peuple et d'une paix juste et durable ».
Le Saint-Père a daigné m'attribuer comme église titulaire « Marie, Reine de la Paix à Ostie », a expliqué le cardinal africain. « Sans doute le Pape a-t-il pensé à notre pays martyrisé par toutes sortes de conflits, de violence et de guerre, me demandant de travailler à la paix, à la justice et à la réconciliation des fils et filles de notre pays ».
« Nous ne nous déroberons pas à cette tâche. Nous demandons à Marie, Mère de la Paix, de nous obtenir la paix qui est une promesse et un héritage de son Fils », a-t-il lancé.
Dans son homélie, le cardinal Monsengwo a aussi rappelé que « le pouvoir et l'autorité n'ont de sens que si l'on a le souci des autres, le souci du service des pauvres, des déshérités et des laissés pour compte ».
« L'autorité est service du bien commun. Une autorité et un pouvoir qui ne s'occupent pas en premier lieu du bien commun et du peuple, mais de ses propres intérêts, est un pouvoir sans objet », a-t-il ajouté.
Récemment, rappelle L'Osservatore Romano, le diocèse de Butembo-Beni, situé au Nord-Kivu, s'est élevé contre les violences dans la région dans un message évoquant un « génocide en gestation ». Ils parlent d'un « régime de terreur grandissante » dans la région : insécurité, violences, tueries, viols et assassinats sont enregistrés chaque jour.
Cette lettre évoque aussi l'assassinat, le 8 novembre dernier, de l'abbé Christian Mbusa Bakulene, prêtre« crapuleusement et sauvagement assassiné alors qu'il revenait de services pastoraux ». « Ces attaques contre les agents pastoraux, le clergé et d'autres civils ont sans doute pour but de semer la peur et la panique chez ceux qui sont la voix de sans voix et ainsi faire taire tout un peuple ».
Et d'insister : « Nous voulons des dirigeants respectueux du peuple et soucieux de paix ».
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