Pour le P. Prevost, les Augustins peuvent participer à l’évangélisation en étant des témoins », des « signes vivants », mais aussi des « compagnons de route « aux côtés de ceux qui ont entrepris le même chemin de foi, comme le préconisait leur fondateur, saint Augustin, selon les indications fournies par les Actes des Apôtres à la première communauté chrétienne pour transmettre la foi.
« Pour nous le thème de cette Année de la foi est très important », souligne-t-il, car « la transmission de la foi, l’Evangélisation, l’annonce de l’Evangile, sont des questions auxquelles saint Augustin, comme pasteur et théologien, tenait beaucoup. C’est une mission, ajoute-t-il, que « nous avons tous reçue du baptême », mais que « nous, personnes consacrées au service de l’Eglise, nous sommes appelés tout particulièrement à mettre en œuvre ».
En prévision de tout cela, le prieur général fait un tour d’horizon de la situation générale qui doit être bien claire :
Il rappelle que la décision de proclamer une Année de la foi est en partie due au fait que certains secteurs du monde vivent « une crise de la foi », semant l’indifférence chez tant de personnes à l’égard de la foi, de l’Eglise, du message de l’Evangile. Cette crise rend donc nécessaire une nouvelle annonce de l’Evangile dans le monde contemporain.
Cela dit, relève-t-il, les comportements varient d’un continent à l’autre : « si dans certaines régions comme l’Occident on relève cette indifférence, dans d’autres continents ce n’est pas forcément le cas », explique-t-il en citant par exemple le cas de la Chine où « le nombre des chrétiens augmente, et avec lui la recherche, le désir de découvrir dans la foi chrétienne les valeurs que nous connaissons ».
L’Eglise prend soin d’être présente dans les régions où les gens veulent connaître le Christ et l’Evangile : « Je pense à l’Amérique Latine, à l’Afrique », souligne le prieur, précisant qu’il existe des endroits où l’expérience européenne de « perte de la foi », d’éloignement de l’Eglise n’est pas une expérience centrale. « Je pense qu’il est important d’avoir la perception de ces situations dans les différentes régions du monde ».
Indépendamment de ces situations qui varient d’un continent à l’autre, il y a un autre aspect important pour cette Année de la foi, selon le P. Prevost : il faut que les prêtres, religieux, retrouvent leur capacité (perdue ou oubliée) à « transmettre avec enthousiasme et avec joie ce que signifie croire en Jésus-Christ » car, explique-t-il, « il y a encore aujourd’hui des clefs qui font comprendre que le message a beaucoup de valeurs »
Il cite à ce propos l’exemple des Journées Mondiales de la Jeunesse auxquelles l’Ordre de Saint-Augustin apporte sa contribution aussi, aux côtés d’autres rencontres internationales de jeunes augustins. L'année dernière à Madrid et l’année prochaine au Brésil, assure-t-il, « nous avons été et nous serons présents dans l’organisation des JMJ ».
« Cette joie des jeunes, cet enthousiasme qui a besoin ensuite d’accompagnement, sont l’essence de l’expérience de celui qui trouve le Christ », souligne-t-il.
Concernant la participation des Augustins à cette Année de la Foi, le prieur souligne que dans sa lettre apostolique Porta Fidei, le pape cite plusieurs fois saint Augustin. « Je souligne en particulier le fait que les croyants se fortifient en croyant », explique le P. Prevost. A côté de la foi qui est une grâce de Dieu, « il y a aussi notre réponse de croyant, qui nous porte à découvrir que notre foi peut grandir en vivant l’Evangile dans l’Eglise ».
« Comme Augustins, je pense que nous pouvons participer à cette évangélisation, et en tant que communauté, être des témoins et des signes vivants », insiste-t-il, à côté des autres, communautés et fidèles, tous engagés dans un même parcours de foi, et à coté de « tous ceux qui sont en recherche et n’ont pas connu la foi ou ont perdu quelque chose de la foi ».
L'Instrumentum Laboris du Synode des Évêques sur La Nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne auquel participera tant le P. Prevost que le cardinal Prosper Grech de l’ordre de Saint-Augustin, cite expressément les Ordres mendiants. « Le troisième chapitre (2), Transmettre la Foi, cite les religieux « appelés pour Evangéliser ».
« Avoir cité les Ordres mendiants parmi d’autres Instituts apostoliques séculiers, est intéressant, commente le P. Prevost, car notre charisme, notre style de vie, je crois, sont très importants pour un processus qui peut renouveler dans l’Eglise l’expérience des communautés des croyants qui vivent la foi, qui vivent l’expérience décrite par les Actes des Apôtres, qui sentent cette urgence de la Charité, amour reçu du Christ et puis vécu en communion avec les autres ».
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